1930 |
Face à la stabilisation de la bureaucratie stalinienne, construire et souder une force fidèle au bolchévisme. |
Œuvres - novembre 1930
Lettre à A. Rosmer
Cher ami,
On m'écrit que vous avez démissionné [1] alléguant l'impossibilité de porter la responsabilité pour la politique que vous ne pouvez pas approuver !. Jusqu'à ce temps, vous affirmiez dans vos lettres qu'il n'y avait pas de divergences politiques et qu'il ne s'agissait que des conflits personnels. Or permettez-moi de vous poser la question : quelles sont les divergences ? avec qui ? sur quelles questions ?
Vous comprenez mon inquiétude. Si j'avais la possibilité, j'irais tout de suite aux Lilas. Mais je ne puis pas, vous le savez. Ne pourriez-vous pas - vous - venir ici pour quelques semaines ? Je voudrais espérer que notre amitié en vaut la peine. S'il y a des divergences politiques entre nous, on va essayer [de] les régler. Si l'on ne réussit pas - ce que je ne veux pas croire - on cesse la collaboration politique sans entraver l'amitié personnelle.
Voilà ma proposition franche, dictée aussi bien par la préoccupation politique que par le dévouement personnel.
J'attendrais la réponse par télégraphe (si possible).
Tout à vous.
Notes
[1] Cette lettre fait suite à la démission de Rosmer de la C.E. de Ligue Communiste et de la rédaction en chef de La Vérité.