1930 |
Face à la stabilisation de la bureaucratie stalinienne, construire et souder une force fidèle au bolchévisme. |
Œuvres - novembre 1930
Sur la situation en Autriche
Cher camarade Shachtman,
Ici la petite brochure a vraiment fait sensation. Un joli tirage et, ce qui est encore plus important, une très bonne traduction, pour autant que j'aie pu en juger. La traduction allemande est insuffisante, mais la version américaine est très bonne. Vous avez donc trouvé maintenant un traducteur en la personne du camarade Morris Lewit. Je vous félicite de cette acquisition. Je n'ai trouvé qu'une seule coquille, à la dernière page: il est écrit: "It especially overlooked the économic crisis" au lieu de "prosperity". Je vous prie de faire parvenir la brochure à Ivor Montagu, 80 Wardour Str., London W1.
Quelques mots sur la situation en Autriche. Je ne sais si vous recevez les deux feuilles concurrentes. Leur polémique est de nature à rendre l'Opposition internationale ridicule et méprisable aux yeux des travailleurs. Voilà maintenant plus d'un an et demi que nous ne ménageons pas nos efforts pour amener les camarades à la raison, mais en vain. J'avais toujours eu l'impression que le Mahnruf menait une existence artificielle, mais j'espérais parvenir à une unification avec l'aide du camarade Landau.
Le camarade Frankel vous écrit actuellement pour vous informer de la situation sur la base d'une enquête détaillée menée par deux camarades partis d'ici pour l'Autriche. Le camarade Landau a adopté une position absolument fausse sur cette affaire; vous trouverez ci-joint sa lettre, ma réponse et une proposition au Bureau International. Tout ce matériel vous est envoyé en votre qualité de membre du Bureau International. Pour des raisons de négligences techniques, la chose n'est pas formellement réglée, mais telle est la situation de facto. Pendant que Naville était présent, nous (Naville, Molinier, Markine, Frankel et moi) avons proposé vous coopter au Bureau International comme représentant de la League américaine (nous avons supposé que c'est vous que la League a désigné pour les relations internationales).
Votre participation, au moins jusqu'à ce que vous ayez trois ou quatre Lindbergh, avait été conçue comme suit:
a) vous recevez tout le matériel destiné aux membres du B.I.
b) Vous participez bien sûr à tous les votes.
c) Mais pour les questions ayant un caractère plus ou moins urgent pour l'Europe, on n'attend pas votre voix. Pour les questions américaines, tout est naturellement décidé avec votre participation. Le camarade Frankel entreprend maintenant de régler cette affaire de façon formelle.
Je reçois tout ce que m'envoient les camarades américains de New York et me réjouis fort de leur énergie et de leur activité. Un petit miméographe, même ancien, peut faire des merveilles, lorsqu'on est sur la bonne voie et qu'on se donne énergiquement à la cause, ce qui me semble précisément être le cas.
J'écrirais bien immédiatement aux camarades, mais je ne suis pas sûr qu'ils connaissent des langues étrangères, en dehors de l'anglais et de l'espagnol.
J'ai reçu, adressée au Biulleten russe, une lettre du camarade Malkine en provenance de la prison de Great Meadows. Connaissez-vous ce camarade ? Si oui, transmettez-lui, je vous prie, les salutations les plus chaleureuses. Je vous envoie une longue lettre d'Australie que j'ai conservée. Je n'ai pas pu me décider à répondre à ce correspondant car je ne suis pas sûr qu'il ne s'agisse pas d'un piège. Peut-être vous serait-il possible, à vous ou à Eastman, de trouver un moyen de sonder cet homme. Il serait évidemment bon d'avoir quelqu'un en Australie, vous pourriez peut-être l'utiliser pour le Militant ou d'autres choses. Si l'homme est de bon aloi, renvoyez-moi sa lettre et je lui répondrai. Je serais également prêt à lui envoyer un exemplaire de mon autobiographie en langue anglaise. Ma lettre à Lore, écrite en votre présence, m'a été retournée pour cause de fausse adresse. Je l'ai alors transmise par votre intermédiaire, mais je ne sais rien à ce sujet depuis lors. Où en est la chose ? Avez-vous remis la lettre à son destinataire ? Je ne sais pas non plus si le camarade Spector, du Canada, a reçu la lettre que j'ai écrite en commun avec vous.
Les gens du Weekly People m'ont envoyé il y a quelques mois une lettre assez amicale et m'envoient depuis lors leur journal. Toutefois je n'ai pas encore réagi, ce qui n'est certes pas très poli. C'est que je ne voudrais faire aucune démarche formelle qui puisse occasionner la moindre gêne au Militant. Que faudrait-il que je leur écrive ? J'attends votre conseil.