1931 |
Septembre 1931 : la révolution espagnole s'avance, la crise de la section française de l'Opposition de Gauche, l'intervention en Allemagne. Le combat de Trotsky au jour le jour. |
Œuvres - Septembre 1931
Au groupe « Marxistische Revue », Prague
Chers camarades,
La perspective dune parution bimensuelle de « Marxistische Revue » est fort réjouissante. Cela ouvrirait des possibilités pour lOpposition en Tchécoslovaquie. Évidemment, nous prenons tous un intérêt très vif à la question de votre appartenance à la Gauche Internationale. Vous concevez tout aussi bien que moi la difficulté de lexistence de 2 groupes. En tout état de cause, , même si le règlement organisationnel définitif de cette question devait quelque peu tarder, cela ne devrait pas, à mon sens, empêcher que dans la Revue, vous publiiez votre prise de position claire et sans ambiguïté par rapport à lOpposition de Gauche, et quen même temps vous indiquiez aux lecteurs avec franchise et objectivité la situation organisationnelle actuelle. Inutile de dire, que je suis disposé à faire tout mon possible pour accélérer le règlement de cette question.
La brochure espagnole paraît chez un éditeur bourgeois. Nul ne peut considérer que lauteur ou lOpposition Internationale en tant que telle comme responsable de la politique suivie par le traducteur. Laffaire serait toute autre si je remettais la brochure à une fraction michaletzienne. Mais ce nest nullement le cas. En tout cas, il est exclu que la brochure paraisse avec une préface, une postface ou des notes avec lesquelles je ne serais pas daccord. Dans ces conditions, je ne vois absolument aucun empêchement à ce que le camarade Friedmann écrive la préface. Cela ne ferait que prouver que les opinions personnelles ne peuvent avoir aucune influence sur le caractère même de la brochure
Je connais assez bien la position du camarade Michalec. Jai entretenu avec lui une correspondance dans laquelle je me suis efforcé de lui démonter la totale inconsistance de sa position, sans y parvenir vraiment. Malgré de nombreuses expériences désagréables dans ce domaine, je ne pense pas que ses erreurs dhier, ni même celles daujourdhui, doivent lempêcher de venir à nous. Si quelquun déclare être des nôtres, nous ne pouvons pas lempêcher de réussir dans nos rangs ses examens politiques. Sinon, une telle attitude serait la porte ouverte au subjectivisme et à larbitraire personnel. Si quelquun, bien que se réclamant de nous, savère nêtre pas des nôtres, il le révélera bientôt dans lactivité pratique, et il sera alors liquidé non pas sur la base dappréciations psychanalytiques, mais bien à partir de lexpérience politique. Cela est toujours plus sain pour une organisation.