1987 |
Un article publié dans "Quatrième Internationale" n° 24 - avril 1987. |
Bureaucratie et Production Marchande
Les bases théoriques de l'interprétation marxiste de l'URSS
Notre interprétation marxiste révolutionnaire de l'Union soviétique n'est pas basée sur une conception « objectiviste » et encore moins « économiciste » de l'histoire [1]. Nous n'affirmons en aucun cas que le « facteur subjectif» (la ligne politique appliquée par la direction de l'État et du parti) et ses relations avec la conscience de classe moyenne du prolétariat « national » et « international » aient eu ou ont un impact purement marginal. Les circonstances objectives (le degré de développement des forces productives) imposent certes des limites strictes à la politique de l'État et du parti. Même les meilleurs révolutionnaires en Union soviétique ne pourraient pas aujourd'hui (pour ne pas parler de 1920, de 1927, de 1933 ou de 1953) abolir complètement la production marchande, l'économie monétaire, l'État et la bureaucratie.
Mais, dans ces limites objectives, la gamme des politiques possibles est plus étendue qu'on ne le croit généralement. Il y a près de vingt-cinq ans, nous avons essayé d'expliquer (dans le chapitre 16 de notre Traité d'Économie Marxiste) la base théorique fondamentale de ces variantes politiques possibles. Personne ne nous a jusqu'à maintenant donné de réplique théorique ou n'a réfuté cette argumentation.
Dans chaque société où s'effectue une reproduction élargie plus ou moins continue du produit social, celui-ci se subdivise en trois et non pas en deux secteurs de base : 1, le fonds de consommation productive (A), qui permet de reconstituer la force de travail et les moyens de production usés au cours de la production ; 2. le fonds d'accumulation (B), constitué par la somme des moyens de production et de consommation de producteurs supplémentaires, rendue disponible par la reproduction élargie, mesurée en valeurs d'usage (dans ce contexte, nous ne considérons évidemment pas les relations de valeur d'échange, car nous ne parlons pas seulement du mode de production capitaliste); 3. le fonds de consommation non productive (C) (il comprend aussi la production d'armements) qui ne contribue en rien à la reproduction élargie future, encore une fois en termes de valeurs d'usage [2]. L'idéologie économique bureaucratique (soutenue par d'innombrables idéologues occidentaux, y compris des pseudos et semi-marxistes) insiste sur le fait qu'une limitation du fonds de consommation productive est nécessaire pour garantir un haut niveau d'accumulation pour la croissance économique qui assurerait alors à long terme la « croissance optimale » de la consommation. C'est ce qui expliquerait le taux d'accumulation élevé de l'économie soviétique (en moyenne 25 % du revenu national par an). Cette thèse est théoriquement et pratiquement incorrecte, et ce pour deux raisons fondamentales : - Elle néglige premièrement le fait que le fonds de consommation pour les producteurs directs représente en réalité un fonds de moyens de production indirects. Chaque écart par rapport à ce que ceux-là considèrent comme fondamental pour leur consommation cause une diminution relative ou même absolue de la productivité du travail. Des investissements supplémentaires rendus possibles par cette chute relative ou absolue de la consommation des producteurs aboutissent dés lors à des taux d'augmentation de la production finale. Le taux d'accumulation de 25 % implique initialement une croissance annuelle de 7 %, puis de 5 %, puis de 4 %, puis de 3 % seulement. Des économistes occidentaux parlent à ce propos d'un « coefficient du capital croissant » en URSS : les économistes soviétiques officiels désignent le même phénomène avec le concept de « ralentissement de la [durée de] la rotation des fonds fixes » [3].) - Deuxièmement, cette idéologie néglige le fait que les producteurs qui consomment moins qu'ils ne le voudraient, qui consomment des biens de mauvaise qualité, et qui ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail et de vie (y compris de l'absence de droits politiques et civils) travaillent de façon indifférente, sinon consciemment au ralenti. On doit donc les forcer à travailler.
Dans une économie capitaliste, cela se réalise essentiellement par le marché du travail, c'est-à-dire par les fluctuations des salaires, par la peur de perdre l'emploi, par le chômage de masse périodique pendant les crises économiques et les dépressions, etc. En Union soviétique, ces contraintes ne fonctionnent que marginalement ou pas du tout : ce n'est justement pas du tout une société capitaliste. Au lieu des lois de marché, ce sont le contrôle administratif, la pression et la répression qui opèrent : le despotisme de la bureaucratie. Ces circonstances expliquent précisément l'hypertrophie des contrôleurs et des policiers de toutes sortes : l'hypertrophie de la bureaucratie et de l'État. Cela aboutit à la croissance énorme du C sus-mentionné (le fonds de consommation non productive). De ce fait, B diminue plus que dans le cas d'une augmentation raisonnable d'A. L'expansion des dépenses improductives réduit ou supprime les bénéfices de croissance qu'on croyait pouvoir obtenir en limitant la consommation des producteurs (A).
Voilà tout le secret de la politique et de l' histoire économique de la bureaucratie, de ses succès initiaux et de ses échecs de plus en plus apparents. à cause de ces contradictions internes de sa gestion et de sa planification, la bureaucratie freine de plus en plus l'expansion des forces productives. Cet obstacle sur le chemin du socialisme doit être éliminé afin de reprendre la marche en avant.
En Union soviétique, l'ampleur de la bureaucratie, ainsi que celle de la production marchande, est beaucoup plus grande que ce qui est objectivement inévitable. L'interaction entre l'inévitabilité objective et la politique bureaucratique (c'est-à.dire le produit des intérêts bureaucratiques spécifiques) détermine la réalité soviétique et sa dynamique. Les conséquences de cette interaction peuvent se résumer en une formule : un gaspillage énorme. Un récent chef de la bureaucratie, Youri Andropov, estimait qu'un tiers des heures de travail annuelles sont gaspillées. On ne saurait trouver un jugement plus accablant sur la gestion de l'économie soviétique par la bureaucratie.
En commençant par Marx, les marxistes-révolutionnaires ont toujours été conscients du danger que la classe ouvrière, venue au pouvoir, serait opprimée de nouveau par ses propres bureaucrates. Dans La Guerre Civile en France, Marx esquissait les mesures par lesquelles l'État-Commune - la dictature du prolétariat - devrait se distinguer fondamentalement de l'État bourgeois : élection de tous les fonctionnaires au suffrage universel ; révocabilité au gré des électeurs ; limitation de leur traitement à celui du salaire d'ouvrier moyen. Marx ajoute : « La Commune a réalisé ce mot d'ordre de toutes les révolutions bourgeoises, le gouvernement à bon marché, en abolissant ces deux grandes sources de dépenses : l'armée permanente et le fonctionnarisme d'État [4]. »
Dans l'introduction qu'il écrivit à cette brochure de Marx, Engels affirmait explicitement : « La Commune dut reconnaître d'emblée que la classe ouvrière, une fois au pouvoir, ne pouvait continuer à administrer avec la vieille machine d'État ; pour ne pas perdre à nouveau sa propre domination qu'elle venait à peine de conquérir, cette classe ouvrière devait, d'une part, éliminer la vieille machine d'oppression jusqu'alors employée contre elle-même mais, d'autre part, prendre des assurances contre ses propres mandataires et fonctionnaires en les proclamant, en tout temps et sans exception, révocables [5]. » (nous soulignons). à partir de cette base, Lénine pouvait tirer la conclusion suivante : «Il est certain qu'en société socialiste une « sorte de Parlement » composé de députés ouvriers déterminera le régime du travail et surveillera le fonctionnement de « l'appareil ». Mais cet appareil-là ne sera pas « bureaucratique ». Les ouvriers, après avoir conquis le pouvoir politique, briseront le vieil appareil bureaucratique, le démoliront jusqu'en ses fondements, n'en laisseront pas pierre sur pierre et le remplaceront par un nouvel appareil comprenant ces mêmes ouvriers et employés. Pour empêcher ceux-ci de devenir des bureaucrates, on prendra aussitôt des mesures minutieusement étudiées par Marx et Engels [6]. » (nous soulignons).
Vers la fin de sa vie consciente, Lénine reconnaissait avec amertume que ces garanties ne fonctionnaient pas en Union Soviétique. Pour cette raison, il qualifiait l'État existant d'État ouvrier avec déformations bureaucratiques, un État ouvrier bureaucratiquement déformé [7]. Cette formule n'est pas une invention de Trotsky ou de la IV° Internationale. Elle vient de Lénine, qui l'employait notamment pour justifier les grèves en URSS. (Entre-temps, le droit de grève a été rayé de la Constitution de l'Union soviétique et de celle de la République populaire de Chine). Il n'est pas non plus permis de parler du « dépérissement de la bureaucratie ». La bureaucratie soviétique est bien forcée de reconnaître que dans sa formation sociale et dans les formations sociales similaires existent de puissantes contradictions sociales [8]. Après le XX° Congrès du PCUS, la faillite de la Révolution culturelle chinoise, et l'explosion de Solidarnosc en Pologne, il serait difficile de le nier. Mais elle ne peut pas permettre qu'on rende compte de ses contradictions par des concepts sociaux. Elle doit se limiter à des « explications » historisantes ou même purement moralisatrices, idéologiques : « erreurs ». « déviations », « mauvaise conduite », « fractionnisme », « cliquisme ». « crimes », absence de « moralité communiste » (on ne dit plus : moralité prolétarienne), etc.
Il est vrai qu'à l'occasion un auteur soviétique critique peut s'aventurer plus loin. Mais il doit dès lors s'empêtrer immédiatement dans des contradictions parce qu'il ne peut pas aller jusqu'au bout de sa pensée. Il s'expose en outre à des réprimandes violentes de la part des autorités. C'est ce que le philosophe soviétique Butenko avait d'ailleurs prévu. C'est ce qui lui est arrivé, après qu'il eut dénoncé, à la lumière des événements polonais, « les déformations » du Système polonais à partir de 1948-1949, c'est-à-dire à partir de ses débuts mêmes, c'est-à-dire pendant plus de trente (!) années. Ainsi, il écrit qu'une déformation du socialisme pouvait consister en ce que « la propriété commune des moyens de production... pouvait être remplacée... par la propriété d'État bureaucratique, séparée des travailleurs ». En plus, « les mécanismes du pouvoir dans les intérêts des travailleurs et par les travailleurs eux-mêmes [nous soulignons] pourraient être remplacés par un "mécanisme du pouvoir des travailleurs mais pas dans leurs intérêts" ». Est-ce que cela vaut uniquement pour la République populaire de Pologne et pas pour l'URSS ? Ne devons-nous pas répondre : de te fabula narratur ? Et que penser de la conclusion suivante : « L'analyse de ces contradictions est une tâche lourde de responsabilité [en effet, en effet, E. M. ] qui touche aux intérêts des groupes les plus divers [Quels « groupes »? Pourquoi cette façon de parler gentille, apaisante, indulgente E. M.] et de laquelle chaque remarque imprécise [Seulement chaque im-précision ? Peut-être davantage encore chaque remarque précise ? E. M.] peut être utilisée au détriment de la société [ Pourquoi les intérêts de « groupe » sont-ils soudainement identifiés aux intérêts de la société, alors qu'ils se contredisent mutuellement ? E. M.] aussi bien qu'au désavantage du chercheur en question [Voilà le vrai problème ! Qui peut l'utiliser ? Le prolétariat en tant que classe dirigeante ? ou les plénipotentiaires du parti, de l'État et de la bureaucratie ?]. »
Butenko va aussi loin que d'avancer la conclusion : « Ces manifestations ou déformations du socialisme se produisent chaque fois sur une base historique concrète, qui sont normalement des éruptions parasitaires sur le processus réel de la croissance socialiste, et qui sont entretenues par des groupes déterminés dans leur propre intérêt... [nous soulignons] [9]. Qui sont ces « groupes déterminés » mystérieux ? Pourquoi ne sont-ils pas nommés ? Ne sont-ils pas précisément la bureaucratie ?
La même chose vaut pour les apologistes non-Soviétiques les plus « libéraux ». Ainsi Georges Lukacs commence-t-il son commentaire sur le XX° Congrès du PCUS en rejetant carrément le « culte de la personnalité » comme explication du stalinisme. Il pose les premiers pas timides vers une explication sociale, matérialiste du phénomène. « Ma première réaction, presque immédiate, au XX° Congrès fut dirigée au-delà de la personne, contre l'organisation : contre l'appareil bureaucratique qui a produit le culte de la personnalité et qui, ensuite, s'y figeait comme une reproduction permanente et expansive [10]. » Mais la déviation vers l'idéalisme historique s'effectue immédiatement. Au lieu de ramener cette autonomie de l'appareil à un conflit d'intérêts sociaux, dans la tradition et avec la méthode du matérialisme historique, Lukacs explique les cimes énormes de Staline - ce tyran a assassiné plus de communistes qu'Hitler ; il a coûté quelques quinze millions de gens au peuple soviétique - par les idées fausses de Staline : « Je n'ai pas du tout maîtrisé la matière. Mais déjà ces commentaires passagers et fragmentaires peuvent vous montrer qu'avec Staline, il ne s'agissait en aucune manière d'erreurs isolées, occasionnelles, comme beaucoup voulaient le croire pendant longtemps. Il s'agissait plutôt d'un système de perceptions fausses, qui s'est graduellement développé [11]. » Autrement dit : la bureaucratie n'œuvrait pas à introniser le « culte de la personnalité » et « le système d'idées fausses de Staline » au service d'intérêts matériels qui la firent affronter la classe ouvrière comme une force sociale étrangère. La défense entêtée de son monopole du pouvoir n'est pas expliquée par le fait que ce pouvoir constitue la base de ses privilèges matériels. Non, les « idées fausses » de Staline (qui émergent dans la situation spéciale de l'Union soviétique dans les années trente) ont produit l'autorité totale et l'arbitraire de la bureaucratie. N'est-ce pas une rupture complète avec le matérialisme historique ? Ce qui peut expliquer cette rupture chez un marxiste aussi éduqué et intelligent que George Lukacs, c'est sa volonté de trouver une excuse pour la dictature bureaucratique, plutôt que de l'expliquer scientifiquement (et aussi en passant de justifier sa propre capitulation pendant des dizaines d'années devant cette dictature).
Le pendant des thèses idéalistes de Lukacs, c'est l'interprétation « objectiviste-historiciste » à la Elleinstein qui explique le phénomène stalinien par les « circonstances historiques », en évacuant encore une fois le phénomène social spécifique de la bureaucratie.
Pour résumer : isolée dans un pays moins développé, la révolution socialiste russe ne pouvait se déployer en direction de la dictature du prolétariat et de la construction de la société socialiste sans classes, telle que la théorie marxiste classique l'avaient prévue. Une productivité insuffisante créa la pénurie généralisée. Dans ces conditions, et vu le modeste niveau culturel du prolétariat, il perdit graduellement l'exercice direct du pouvoir politique au profit d'un appareil de fonctionnaires professionnels : la bureaucratie.
Le prolétariat international et russe fut de même trop faible (avant tout pour des raisons subjectives en ce qui concerne le premier, pour des raisons objectives pour le second) pour garantir la limitation progressive de l'économie marchande et monétaire et l'extension internationale victorieuse de la révolution vers les pays les plus avancés. Mais la crise croissante de l'impérialisme et du capitalisme, jointe à la force réelle du prolétariat et à l'extension partielle de la révolution empêchèrent la restauration du capitalisme en URSS. De là découle la manière spécifique du jeu de la loi de la valeur et la nouvelle division du travail, basée sur la pénurie, dans la société soviétique : non pas sous la forme de l'émergence d'une nouvelle classe dominante, mais par l'hypertrophie d'une couche (caste) bureaucratique pas encore libérée de la propriété collective des moyens de production et de l'économie centralement planifiée.
Cette couche bureaucratique jouit de privilèges matériels croissants et d'un monopole politique du pouvoir pour les garantir. Mais elle est en même temps obligée de limiter ses privilèges à la sphère des biens de consommation. Dc là les contradictions insurmontables au sein de la société et de l'économie soviétique. Dc là la nécessité d'une deuxième révolution, politique, antibureaucratique, seule alternative historique à la désintégration de l'économie planifiée et de la propriété collective par la transformation d'une partie de la bureaucratie en classe capitaliste dominante.
Dans ce cadre, la politique de la direction du PCUS n'est ni objectivement prédéterminée ni sans influence quant à l'évolution du pays et du monde. Elle possède une marge d'autonomie évidente. Face à l'élargissement de la production marchande et à l'expansion de la bureaucratie, cette direction peut stimuler ou combattre ces développements. Jusqu'à maintenant, elle les a accélérés de façon significative. Elle a ainsi aiguisé les contradictions sociales. Loin d'être une arme des masses prolétariennes (du prolétariat en tant que classe) contre la bureaucratie, comme l'espérait et le voulait Lénine, le parti s'est transformé lui-même en instrument de l'autorité bureaucratique. Au lieu d'élever le prolétariat à la position de classe dominante directe pendant la dictature du prolétariat, le parti s'est transformé de plus en plus en appareil bureaucratique à part, séparé de la classe ouvrière. La bureaucratisation du parti s'est fondue avec la bureaucratisation de l'État pour opprimer de nouveau le prolétariat.
Il est évident que toute cette problématique est très liée à celle du Thermidor. Mais il est beaucoup moins connu que, déjà en 1921, Lénine avait posé le problème d'un Thermidor éventuel en Union soviétique dans ses notes pour la 10° Conférence du parti : «Thermidor ? Raisonnablement on doit dire : c'est possible, n'est-ce pas ? Est-ce que ça viendra ? Nous verrons [12]. »
Notes
[1] Pour les maoïstes orthodoxes, il rallait une large dose d'inconscience et de cynisme pour accuser le prolétariat chinois, et certaines fractions de la bureaucratie chinoise après la « révolution culturelle chinoise », d'économisme, parce qu'ils demandaient une augmentation modeste des salaires. Ce prolétariat avait vécu pendant plus d'une décennie avec des salaires monétaires stagnants et des salaires réels déclinants. En même temps, les couches dirigeantes de la bureaucratie -y compris la fraction Mao au sens restrictif du terme - vivaient en abondance, ayant des privilèges énormes, avec villas, cinémas privés, jardins et piscines privés et des tas de serviteurs privés dans ces villas de luxe. Ce cynisme ne fut pas seulement partagé par la fraction dirigeante en République populaire mais aussi par les intellectuels maoïstes les plus importants en dehors de la Chine... Un cynisme qui ne peut être « excusé » que par leur ignorance flagrante des conditions réelles. Mais pour des intellectuels cela n'est pas une excuse, surtout lorsque cette ignorance naïve se manifeste deux fois : d'abord par rapport à la réalité soviétique, puis par rapport à la réalité chinoise.
[2] Ernest Mandel, Traité d'Économie Marxiste, Paris, collection 10/18, 1969, t. 4, p. 84-149.
[3] Cf aussi A. Bagdarassov, S. Pervouchine, « Productivité du Travail, Réserves pour la Croissance », Kommunist n° 2, 1983. « Une cause majeure des mauvaises statistiques quantitatives et qualitatives de la croissance économique découle du fait qu'au lieu d'une réelle économie de travail sur une base non équivalente, il se produit un échange entre le travail vivant et le travail mort, objectivé, aux termes duquel chaque pas nouveau vers l'accroissement de la productivité du travail basé sur une plus grande dépense pour le travail objectivé, n'est pas compensé par une économie dans les dépenses pour le travail vivant. »
[4] Karl Marx, La Guerre Civile en France, in œuvres Choisies en 2 vol., op. cit., p. 555.
[5] ibidem, p. 512.
[6] Lénine, L'État et la Révolution, op. cit., p. 252.
[7] Lénine, Werke, t. 32, p. 7. Alexandre Zimine ( Le Stalinisme et son « socialisme réel », Paris, La Brèche, 1982 ) présente un réquisitoire accablant contre la thèse révisionniste d'un « socialisme » qui irait de pair avec la survie persistante de diverses classes sociales.
[8] à ce propos, cf. l'article de W. S. Semjonov, l'éditeur en chef du journal soviétique Voprossi Philosophii, « Le Problème des Contradictions sous le Socialisme », in n° 7, 1982, et A. Butenko, « Les Contradictions dans le Développement du Socialisme en tant qu'Ordre Social », n° 10, 1982.
[9] A. Butenko, op. cit.
[10] George Luckacs, Lettre à Carocci, op. cit., p. 658.
[11] ibidem, p. 674.
[12] V. l. Lénine, Sochineniya (œuvres Complètes en russe), t. 43, p. 403 de la cinquième édition.