1987 |
Un article publié dans "Quatrième Internationale" n° 24 - avril 1987. |
Bureaucratie et Production Marchande
Les bases théoriques de l'interprétation marxiste de l'URSS
La contradiction entre la production marchande et une société de producteurs associés, c'est-à-dire une société socialiste comme phase inférieure du communisme, figure parmi les éléments de base du matérialisme historique. Pour Marx et Engels, le champ d'action de la production marchande ne fut en aucune manière limité au mode de production capitaliste. « L'économie politique commence avec la marchandise, avec le moment où des produits sont échangés les uns contre les autres, soit par des individus, soit par des communautés primitives [1]. » Or, dans le chapitre I du premier volume du Capital, Marx précise que les produits ne deviennent marchandises que lorsqu'ils résultent de travaux privés exécutés indépendamment les uns des autres. à partir du moment où le travail perd son caractère privé, qu'il devient immédiatement social, que sa répartition entre divers secteurs d'activité ne résulte plus de décisions spontanées d'individus, d'unités de production ou de firmes, mais de décisions prises à priori par la société tout entière, la production marchande disparaît : « En une société coopérative, fondée sur la propriété commune des moyens de production, les producteurs n'échangent pas leurs produits ; le travail dépensé dans ces produits n'apparaît pas non plus comme valeur de ces produits (...) puisque maintenant, à l'opposé de la société capitaliste, les travaux individuels font directement partie du travail global [ social ] et pas seulement après un détour (...). Ce dont il s'agit ici, c'est de la société communiste non pas telle qu'elle s'est développée sur sa propre base, mais au contraire telle qu'elle vient juste de surgir de la société capitaliste, donc encore marquée à tout point de vue, économiquement, moralement, spirituellement par les stigmates de la vieille société du sein de laquelle elle provient. De ce fait, chaque producteur reçoit encore exactement de la société ce qu'il lui donne - compte tenu des déductions [2]. »
En même temps que la persistance et l'hypertrophie de l'appareil d'État bureaucratique, la persistance de la production marchande est donc une preuve concluante que, du point de vue du matérialisme historique, en Union soviétique et dans les autres formations sociales similaires, il n'existe pas d'économie ou de société socialistes, pas de socialisation pleinement développée des moyens de production ou du processus de production. Des apologistes de la bureaucratie soviétique (soutenus par les sourires bienveillants des idéologues bourgeois et petit-bourgeois en Occident) contestent cette position de deux manières. D'une part, ils disent que Marx et Engels se trompaient sur le « mouvement réel » du socialisme et que la pratique aurait prouvé que le socialisme peut coïncider avec un « État fort », et avec la production marchande. Ils rappellent dans ce contexte que les deux maîtres répétèrent tout le temps que le communisme n'est pas un but à atteindre mais le mouvement réel qui abolit « l'état de choses existant », à savoir la propriété privée. Ce point de vue réducteur est basé sur la falsification manifeste d'une citation de L'Idéologie Allemande : « (...) Une fois abolie la base, la propriété privée, et instaurée la réglementation communiste de la production, qui abolit chez l'homme le sentiment d'être devant son propre produit comme devant une chose étrangère, la puissance du rapport de l'offre et de la demande est réduite à néant, et les hommes reprennent en leur pouvoir l'échange, la production, leur mode de comportement réciproque. Le communisme n'est pour nous ni un État qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel. Les conditions de ce mouvement résultent des prémisses actuellement existantes [3]. »
Marx et Engels disent donc justement que l'abolition de « l'état de choses existant » ne doit pas être limitée à la seule abolition de la propriété privée des moyens de production. Elle doit inclure au moins : 1. L'abolition de la production marchande et le dépérissement de l'argent (« la puissance du rapport de l'offre et de la demande réduite à néant»). 2. L'abolition de l'échange des biens de consommation, du moins à l'intérieur de la commune. 3. Le contrôle des producteurs sur les produits de leur travail et sur leurs conditions de travail, ce qui inclut, entre autres, le pouvoir des producteurs associés de disposer des moyens de production des biens de consommation. 4. Le contrôle des gens eux-mêmes sur « leur mode de comportement réciproque », ce qui exclut l'existence d'un appareil répressif séparé de la société.
On n'a pas besoin d'énumérer de nombreuses données empiriques pour prouver que l'Union soviétique et les autres formations similaires sont loin d'avoir rempli ces conditions. Il n'y a pas encore eu de mouvement réel qui, quelque part dans le monde, ait abolit « l'état de choses existant ». Il n'y a nulle part de société socialiste. D'autre part, les apologistes de la bureaucratie accusent les marxistes révolutionnaires et d'autres « critiques de gauche » d'« élever » consciemment les exigences du socialisme de manière à pouvoir démontrer qu'en Union soviétique et ailleurs la réalité n'atteint pas « l'idéal » [4]. Selon eux, cela serait de « l'idéalisme historique », de « l'utopie normative », du « moralisme » se substituant aux catégories du matérialisme historique.
à cela nous répondons que le matérialisme historique implique justement que les catégories scientifiques ( y compris les « normes » ) sont les produits de relations sociales réelles et non pas les produits de « raisonnements faux » ou d'un « anticommunisme» diabolique. La base matérielle des «catégories» marchandise, valeur, argent, en Union soviétique et autres sociétés similaires, c'est l'absence d'une, socialisation suffisante de la production. Le travail n'a pas encore complètement un caractère immédiatement social. Il n'y a pas encore accès direct des producteurs aux moyens de production et aux biens de consommation. Du même fait, ces producteurs ne sont pas encore des producteurs associés. Il n'y a donc pas abolition totale du travail privé et de la propriété privée.
En d'autres termes : ce n'est pas parce que les conditions sociales en URSS ne sont pas conformes aux « normes » de Marx qu'elles sont « non socialistes » et « mauvaises ». Pareil raisonnement serait en effet idéaliste et « normatif ». C'est parce que des preuves empiriques abondantes prouvent que ces fonctions sont « mauvaises », c'est-à-dire encore partiellement exploiteuses, très opprimantes et aliénantes, qu'elles sont « non socialistes ». Le fait qu'elles ne sont pas non plus conformes à la définition du socialisme de Marx confirme que les normes de Marx furent correctes sur ce que devrait être le socialisme. Ces « normes » propres au socialisme se révèlent être ni des projections « idéalistes » ni des concepts utopiques, mais des conditions nécessaires à l'événement d'une société sans classes non exploiteuse et non oppressive. Ni en Union soviétique ni ailleurs, on ne rencontre un « socialisme réellement existant ». La bureaucratie, la bourgeoisie internationale et leurs idéologues respectifs affirment bien entendu le contraire parce qu'une telle affirmation correspond à leurs intérêts. L'intérêt des uns est de voiler ou d'excuser l'inégalité, les privilèges matériels et le monopole du pouvoir qui existent en URSS. L'intérêt des autres est de discréditer le socialisme aux yeux des ouvriers en Occident, en présentant la situation réelle en Union soviétique et ailleurs... comme « le socialisme réellement existant ».
Des apologistes moins instruits ajoutent : les critiques « opportunistes de gauche » de la société soviétique confondent le socialisme avec le communisme. Ce qui est exigé d'une société socialiste n'est possible qu'en société communiste. Ces apologistes oublient la caractérisation claire de Lénine : « C'est cette société communiste qui vient de sortir des flancs du capitalisme et qui porte dans tous les domaines les stigmates de la vieille société, que Marx appelle la "première" phase ou phase inférieure de la société communiste. Les moyens de production ne sont déjà plus la propriété privée d'individus. Ils appartiennent à la société tout entière. Chaque membre de la société accomplissant une certaine part du travail socialement nécessaire reçoit de la société un certificat constatant la quantité de travail qu'il a fournie [5]... »
Ils oublient que cette définition du socialisme se trouve également dans les citations sus-mentionnées de Marx et Engels, que l'ensemble de la tradition marxiste de 1875 à 1928, à l'exception possible de Karl Kautsky, se basait sur la même définition. Staline lui-même le répétait jusqu'à juin 1928 !. Une simple question de définition ? Certainement pas. On ne peut maintenir que la production marchande et la loi de la valeur continuent à opérer dans une société socialiste qu'en rejetant tout le tome 1 du Capital de Marx, son analyse de la marchandise, de la valeur, de la valeur d'échange (forme.valeur) et de la loi de la valeur. Cela implique non seulement le rejet de la définition du socialisme de Marx mais aussi le rejet de toute son analyse du capitalisme et des origines des classes et de l'État, c'est-à-dire le rejet du matérialisme historique tout entier. Chacun a le droit de penser que l'histoire a réfuté ces théories de Marx. Mais personne n'a droit de s'appeler « marxiste », c'est-à-dire de prétendre adhérer aux découvertes scientifiques de Marx, et d'avancer en même temps des théories sur l'essence et la dynamique de la production marchande, de la valeur et de la loi de la valeur, de l'argent, du capitalisme et du socialisme, qui sont en contradiction totale avec celles de Marx.
La remarque de Marx selon laquelle le « droit bourgeois » subsiste encore sous le socialisme (la première phase inférieure du communisme) ne peut en aucune manière impliquer l'existence de la production marchande et de la loi de la valeur. La citation sus-mentionnée de la Critique du Programme de Gotha de Marx affirme explicitement le contraire. Malgré la disparition de la production marchande et de la valeur sous le socialisme, le droit bourgeois continue à dominer, parce qu'il y a seulement égalité formelle (échange de quantités équivalentes de travail individuel, immédiatement reconnu comme travail social). Du fait que des individus différents ont des besoins différents et des capacités différentes à produire des quantités de travail, d'aucuns peuvent largement satisfaire leurs besoins et d'autres pas. Ce qui existe aujourd'hui en Union soviétique, ce n'est justement pas l'égalité formelle dans la distribution des biens de consommation à laquelle Marx se réfère avec la formule « droit bourgeois » mais une inégalité formelle énorme et croissante. En échange de sept heures de travail, un travailleur manuel non qualifié reçoit X biens de consommation ; un haut bureaucrate reçoit pour les mêmes sept heures de travail 10 ou 20 X de biens de consommation (en ne prenant pas seulement en considération le salaire en argent mais aussi la distribution en nature des biens et des services).
Ce « droit bourgeois » va bien au-delà de la notion de Marx concernant la première phase socialiste du communisme. Et de ceci découle, comme il découle de l'existence persistante de la production marchande et de la valeur, que la « lutte pour l'existence », la lutte générale pour l'enrichissement personnel, le froid calcul des « avantages personnels », l'égoïsme, le carriérisme, la corruption continuent à dominer la société (même si c'est à un degré moindre que sous le capitalisme). Cette dynamique sociale ne résulte pas en premier lieu des « résidus de l'idéologie capitaliste » ou de « l'influence de l'Occident », mais principalement de la structure socio-économique existante de l'URSS elle-même.
Nous trouvons encore une fois ici la même pénurie, le même développement insuffisant des forces productives qui ont déjà servi à expliquer la survie et l'hypertrophie de l'État et de la bureaucratie. Distribution, relations juridiques et conditions de pouvoir ne peuvent se trouver à un niveau qualitativement supérieur à celui que permet le niveau de développement des forces productives. La façon dont s'organise la distribution, dont se détermine qui la règle et comment il la règle dépend finalement de combien on peut distribuer, c'est-à-dire de combien on a produit. La volonté la plus forte, les intentions les plus louables, l'idéalisme le plus élevé ne peuvent rien y changer à long terme. Aussi longtemps que la société de l'Union soviétique ne peut se combiner avec les secteurs industriels les plus avancés du monde ( l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord, le Japon ), il n'y aura pas de socialisme. Le sort du socialisme continue à dépendre du sort du capitalisme international, de la victoire ou de la défaite du prolétariat mondial, c'est-à-dire de l'avenir de la révolution mondiale.
Ceci nous débarrasse d'un autre malentendu concernant l'attitude des marxistes-révolutionnaires à l'égard de l'URSS. Le fait que les marxistes soulignent que les relations marchandes qui persistent en Union soviétique et ailleurs prouvent qu'il n'y existe pas encore une société socialiste n'implique pas qu'ils « exigent » que le parti ou la classe ouvrière en finissent « immédiatement » avec la production marchande et avec l'argent, qu'ils abolissent « immédiatement » l'État ou d'autres absurdités similaires. La production marchande et la valeur ne peuvent être « abolies » arbitrairement, de même que l'État ne peut être « supprimé » artificiellement. Ils ne peuvent que dépérir progressivement. Le fait qu'en Union soviétique, plutôt que de dépérir ils continuent à croître est un élément indispensable d'une analyse scientifique, marxiste objective de ces sociétés, une preuve irréfutable de l'inexistence du socialisme. Mais ce n'est pas une base pour des suggestions irresponsables et irrationnelles. Dans les conditions internes et externes données, la survivance de la production marchande et de la circulation monétaire est inévitable, de même que celle de l'État ouvrier. S'ils étaient « abolis » du jour au lendemain, il en découlerait une désintégration encore plus rapide des relations de production existantes non en faveur du socialisme mais en fin de compte plutôt en faveur de la restauration du capitalisme.
Les suggestions concrètes faites pour une réforme de l'économie et de la société soviétique (1922-1933), puis le programme pour une révolution politique élaborée par les marxistes-révolutionnaires n'ont jamais appelé à « l'arrêt » immédiat de la production marchande. Ils ont plutôt appelé à son inclusion optimale dans un système de production et de planification socialisées qui visait simultanément un développement optimal à long terme des forces productives et des relations de production réellement socialistes. L'un ne peut être séparé arbitrairement de l'autre.
Sans un accroissement des forces productives existantes, pas de socialisme. Mais sans l'émergence de vraies relations de production socialistes, la construction du socialisme est tout aussi impossible. Il ne peut s'agir de produire « en premier lieu » tant de tonnes d'acier, de ciment ou de quantité d'automobiles, de maisons, etc., jusqu'à ce que les producteurs(trices) deviennent brusquement (par quel miracle ?) maîtres et maîtresses de leurs conditions de travail et de vie. Simultanément, et par un processus d'interaction constante, on doit progresser sur le front de la production et de la productivité du travail d'une part, et sur celui de l'essor d'autogestion des travailleurs dans l'économie et dans l'État ( le pouvoir effectif des conseils, de la démocratie socialiste) d'autre part. Sans progrès décisif dans l'autogestion ouvrière, dans l'égalité sociale et la démocratie politique, les sources d'un développement ultérieur des forces productives se tariront graduellement, l'une après l'autre. Au même titre, il est complètement déplacé, comme le fait Lukacs, d'accuser les critiques marxistes-révolutionnaires de la thèse stalinienne de la « construction d'un seul pays », de défendre comme solution de rechange : « Le socialisme à travers la guerre révolutionnaire ou le retour aux circonstances d'avant le 7 novembre, c'est-à-dire le dilemme entre l'aventurisme ou la capitulation. Par rapport à ce dilemme, l'histoire ne justifie pas une réhabilitation de Trotsky. En ce qui concerne les questions stratégiques décisives de l'époque, Staline avait complètement raison [7]. »
Cette falsification de l'histoire accepte les légendes de la bureaucratie thermidorienne, qui sont directement réfutées par tous les documents concernant les discussions au sein du PCUS et du Komintern de 1923 à 1933. Loin d'avoir été prisonniers du dilemme décrit par Lukacs, Trotsky et l'opposition de gauche maintenaient -- initialement contre Staline-Zinoviev, plus tard contre Staline-Boukharine, et finalement contre la seule fraction stalinienne, le PCUS étant devenu monolithique -- que les communistes devaient simultanément accomplir deux tâches. Ils devaient accélérer l'industrialisation de l'Union soviétique, introduire la planification économique, élever la base technique de l'agriculture (à l'aide de l'industrialisation) et la réorganiser dans un cadre coopératif, mais seulement avec l'accord librement consenti des paysans. En même temps, ils devaient élargir la révolution sur le plan international selon les lois et les exigences internes de la lutte des classes dans chaque pays (et non selon la nécessité conjoncturelle de la défense de l'Union soviétique). Cette ligne rejetait aussi bien la capitulation que l'aventurisme, comme c'est indiqué dans la critique de Trotsky du programme du Komintern : « Durant ce Congrès [le troisième de l'IC], nous avons répété des dizaines de fois aux gauchistes impatients : ne vous hâtez pas de nous sauver, vous ne feriez que nous perdre, vous et nous ; suivez le chemin de la lutte systématique pour conquérir les masses, pour arriver à la prise du pouvoir ; nous avons besoin de votre victoire et non pas d'un combat mené dans des conditions défavorables ; nous, en Russie soviétique, avec la NEP, nous maintiendrons nos positions et nous irons quelque peu de l'avant ; vous pourrez encore venir en quelque temps voulu à notre aide, si vous préparez vos forces et si vous profitez d'une situation favorable [8]. »
Finalement, dans le cadre de la théorie de la révolution permanente, la compréhension des lois du développement inégal et du développement combiné n'implique point que les peuples des pays moins industrialisés ne peuvent rien faire pour leur propre libération et doivent attendre la victoire du prolétariat dans les nations industrialisées avancées pour créer la base pour la construction réussie du socialisme. Au contraire, Trotsky était arrivé à la conclusion que seule une révolution socialiste dans les pays retardés pouvait les libérer de l'héritage barbare du passé qui pèse sur eux. A l'âge de l'impérialisme, le capitalisme est incapable de nettoyer les écuries comme il le fit pour la plus grande partie en Occident. Cette raison suffit à elle seule pour justifier pleinement les révolutions socialistes dans le tiers monde. Elles seules peuvent résoudre les tâches inaccomplies de développement du socialisme. Mais ce processus ne peut être complété sur les bases économiques et sociales trop restreintes de ces seuls pays. Il doit être élargi aux pays industrialisés dirigeants lorsque la conjoncture de la lutte de classes le permet.
Notes
[1] Friedrich Engels, « La Contribution à la Critique de l'Économie Politique de Karl Marx », in œuvres Choisies en 2 vol., t. 1, p. 390, Éditions du Progrès, Moscou, 1955.
[2] Karl Marx, Critique du Programme de Gotha, MEW, t. 19, p. 20.
[3] Karl Marx, L'Idéologie Allemande, op. cit., p. 53-54.
[4] Par exemple, Fédosseiev et al., L'Enseignement Marxiste-Léniniste sur le Socialisme et l'Actualité, Moscou, 1975, p. 97.
[5] V. l. Lénine, L'État et la Révolution, in V, 1. Lénine, œuvres, t. 25, Paris - Moscou, Éditions Sociales - Éditions du Progrès, 1971, p. 502. Il faut noter que Lénine parle de la quantité de travail et non de la quantité et la qualité du travail.
[6] « Nous disons souvent que notre République est une République socialiste. Est-ce que cela signifie que nous avons déjà réalisé le socialisme, éliminé les classes et l'État, parce que la réalisation du socialisme signifie le dépérissement de l'État ? Ou est-ce que cela signifie que les classes, l'État, etc. survivront sous le socialisme ? il est évident que ça ne signifie pas cela. » (J. V. Staline, « Lettre à Kouchtyssev », du 28 décembre 1928, dans Werke, t. 11, p. 278. Notre traduction de l'allemand.
[7] George Lukacs, « Lettre à Alberto Carocci », dans Forum, mensuel autrichien pour la liberté culturelle, 10e année, Hefte 115-116, 117, 1963. lci cité d'après Lukacs, Schriften zur ldeologie und Politik, Luchterhand Verlang, 1967, p. 661.
[8] Trotsky, L'Internationale Communiste après Lénine, Paris, PUF, 1969, t. l, p. 188.