1904 |
1904 : L�nine tire un bilan complet du deuxi�me congr�s de la social-d�mocratie russe, de la scission entre bolch�viks et mench�viks... |
Un pas en avant, deux pas en arri�re
Les �lections. La cl�ture du congr�s
Apr�s l'adoption des statuts. le congr�s a pris une r�solution sur les organisations r�gionales, plusieurs r�solutions concernant diff�rentes organisations du Parti et, apr�s des d�bats extr�mement �difiants dont j'ai donn� l'analyse plus haut sur le groupe Ioujny Rabotchi, le congr�s en est venu aux �lections aux organismes centraux du Parti.
Nous savons d�j� que l'organisation de l'Iskra, dont tout le congr�s attendait une recommandation autoris�e, s'�tait divis�e sur ce point, la minorit� de l'organisation ayant voulu essayer au congr�s, � travers une lutte libre et ouverte, de conqu�rir la majorit�. Nous savons aussi que longtemps avant et pendant le congr�s, tous les d�l�gu�s avaient eu connaissance du plan de renouvellement de la r�daction par l'�lection de deux groupes de trois � l'organe central et au Comit� Central. Arr�tons‑nous � ce plan avec plus de d�tail pour �claircir les d�bats au congr�s.
Voici textuellement mon commentaire pour le projet de Tagesordnung du congr�s, o� ce plan a �t� expos� [1] : � Le congr�s �lit trois personnes � la r�daction de l'organe central et trois autres au Comit� Central. Ces six personnes prises ensemble, � la majorit� des 2/3, compl�tent, si cela est n�cessaire, l'effectif de la r�daction de l'organe central et du Comit� Central, par cooptation, et pr�sentent un rapport appropri� au congr�s. Apr�s approbation de ce rapport par le congr�s, la cooptation ult�rieure se fera s�par�ment la r�daction de l'organe central et au Comit� Central. �
De ce texte le plan appara�t avec une pr�cision parfaite et sans la moindre �quivoque : il revient � renouveler la r�daction avec le concours des dirigeants les plus influent du travail pratique. Les deux traits signal�s par moi de ce plan apparaissent d'embl�e pour quiconque se donnera la peine de lire avec plus ou moins d'attention le texte cit�. Mais par les temps qui courent il faut s'attarder � expliquer les choses m�me les plus �l�mentaires. Le plan revient justement � renouveler la r�daction, il ne s'agit pas d'�largir obligatoirement ni de r�duire obligatoirement son effectif, mais pr�cis�ment de le renouveler, la question d'un �largissement ou d'une r�duction possibles restant ouverte; la cooptation n'est pr�vue que pour le cas o� la chose est n�cessaire. Parmi les hypoth�ses �mises par diverses personnes sur la question de ce renouvellement, il y avait aussi des projets de r�duction ou d'augmentation possible de l'effectif de la r�daction jusqu'� sept membres (j'ai toujours consid�r� pour ma part le groupe de sept comme infiniment plus rationnel que celui de six) et m�me d'augmentation de ce nombre jusqu'� onze (j'ai estim� cela possible en cas d'une union pacifique avec toutes les organisations social‑d�mocrates en g�n�ral, avec Bund et la social-d�mocratie polonaise en particulier). Mais la chose essentielle que perdent ordinairement de vue ceux qui parlent d'un � groupe de trois �, c'est qu'on exige que les membres du Comit� Central participent � la solution de la question concernant la cooptation ult�rieure pour l�organe central. Pas un camarade parmi tous les membres de l'organisation et les d�l�gu�s de la � minorit� � qui connaissaient ce plan et qui l'approuvaient (soit en exprimant sp�cialement leur accord, ou en gardant le silence), ne s'est donn� la peine d'expliquer la signification de cette exigence. Premi�rement, pourquoi avait‑on adopt� pour point de d�part du renouvellement de la r�daction pr�cis�ment un groupe de trois et seulement de trois ? Cela aurait �t�, sans doute, absolument insens� si l'on visait exclusivement, ou du moins, principalement, � l'extension du coll�ge, si ce coll�ge �tait consid�r� comme vraiment � harmonieux �. Il e�t �t� �trange de prendre pour point de d�part, en vue d'�largir un coll�ge � harmonieux �, non point l'ensemble de ce coll�ge, mais seulement une de ses parties. Sans doute tous les membres du coll�ge n'�taient-ils pas consid�r�s comme tout � fait aptes � discuter et � r�soudre le probl�me du renouvellement de son effectif, de la transformation de l'ancien cercle r�dactionnel en une institution du Parti. Sans doute celui‑l� m�me qui d�sirait pour sa part le renouvellement sous forme d'extension, reconnaissait‑il l'ancien effectif comme inharmonieux, comme peu conforme � l'id�al d'un organisme du Parti, car autrement il e�t �t� inutile, si l'on voulait �largir le groupe de six, de le r�duire d'abord � trois. Je le r�p�te : cela tombe sous le sens, et seul un encrassement momentan� de la question par des � consid�rations personnelles � avait pu le faire oublier.
En second lieu, du texte pr�cit� il ressort que m�me l'accord des trois membres de l'organe central n'e�t pas encore suffi � �largir le groupe de trois. Cela aussi, on le perd constamment de vue. Pour assurer la cooptation, il faut les 2/3 de six, c'est‑�‑dire quatre voix; donc, il aurait suffi que les trois membres �lus du Comit� Central opposent le � veto �, pour rendre impossible tout �largissement du groupe de trois. Au contraire, si m�me deux membres sur les trois de la r�daction de l'organe central �taient contre la cooptation ult�rieure, celle-ci aurait n�anmoins pu avoir lieu, si les trois membres du Comit� Central y avaient donn� leur accord. Sans doute se proposait‑on, lors de la transformation de l'ancien cercle en organisme du Parti, de donner voix d�lib�rative aux dirigeants du travail pratique, �lus par le congr�s. Quels sont � peu pr�s les camarades que nous pensions pr�senter, c'est ce que montre le fait que la r�daction avait, � la veille du congr�s, �lu � l'unanimit� comme septi�me membre le camarade Pavlovitch, pour le cas o� la n�cessit� se pr�senterait de parler au congr�s au nom du coll�ge; outre le camarade Pavlovitch, on proposait � la place du septi�me un vieux membre de l'organisation de l'Iskra et un membre du Comit� d'organisation, �lu plus tard comme membre du Comit� Central.
Ainsi, le plan d'�lection de deux groupes de trois visait manifestement � : 1� renouveler la r�daction; 2� �liminer de son sein certains traits du vieil esprit de cercle, inopportun dans un organisme du parti (s'il n'y avait rien � �liminer, on n'aurait pas ou � imaginer le premier groupe de trois !); enfin, 3� �liminer les traits � th�ocratiques � du coll�ge litt�raire (�limination � r�aliser en faisant appel aux �minents praticiens pour r�gler la question de l'�largissement du groupe de trois). Ce plan auquel tous les r�dacteurs avaient �t� initi�s, reposait sans doute sur trois ann�es d'exp�rience dans le travail et r�pondait parfaitement aux principes appliqu�s par nous avec esprit de suite en mati�re d'organisation r�volutionnaire : � l'�poque de la dispersion o� l'Iskra �tait apparue, des groupes se constituaient souvent de fa�on fortuite et spontan�e; ils souffraient in�vitablement de certaines manifestations n�fastes de l'esprit de cercle. La cr�ation du Parti impliquait et exigeait l'�limination de ces traits; la participation de praticiens �minents � cette �limination �tait n�cessaire, car certains membres de la r�daction s'�taient toujours occup�s des questions d'organisation, et ce n'est point seulement un coll�ge litt�raire qui devait entrer dans le syst�me des organismes du Parti, mais un coll�ge de dirigeants politiques. Le fait d'avoir laiss� au congr�s le soin d��lire le premier groupe de trois �tait naturel aussi du point de vue de la politique de toujours, pratiqu�e par l�Iskra : nous avons pr�par� le congr�s avec une extr�me prudence en attendant que soient pleinement �claircies les questions de principe controvers�es du programme, de la tactique et de l'organisation; nous ne doutions pas que le congr�s ne f�t iskriste dans le sens de la solidarit� de l'immense majorit� dans ces questions fondamentales (c'est ce qu'attestaient en partie les r�solutions sur la reconnaissance de l'Iskra comme organe de direction); nous devions donc laisser aux camarades qui avaient assum� tout l'effort pour diffuser les id�es de l'Iskra et pr�parer sa transformation en Parti, le soin de d�cider eux-m�mes la question relative aux candidats les plus comp�tents pour ce nouvel organisme du Parti. C'est uniquement par le caract�re naturel que rev�tait le plan des � deux groupes de trois �, uniquement par sa pleine conformit� avec toute la politique de l'Iskra et avec tout ce que savaient d'elle les personnes qui l'approchaient de pr�s que l'on peut expliquer l'approbation g�n�rale de ce plan, l'absence de tout autre plan concurrent.
Voil� donc qu'au congr�s le camarade Roussov propose avant tout d'�lire deux groupes de trois. Les partisans de Martov, qui nous avait inform�s par �crit de la relation de ce plan avec la fausse accusation d'opportunisme, n'avaient m�me pas song�, toutefois, � ramener la discussion sur le groupe de six et le groupe de trois � la question de savoir si cette accusation �tait fond�e ou non. Aucun d'eux n'en a m�me souffl� mot ! Aucun d'eux n'a os� dire un seul mot sur la diff�rence de principe des nuances rattach�es au groupe de six et � celui de trois. Ils ont pr�f�r� un moyen plus courant et moins dispendieux: en appeler � la piti�, invoquer une offense possible, faire semblant que le probl�me de la r�daction �tait d�j� r�gl� par la d�signation de l'Iskra comme organe central. Ce dernier argument, formul� par le camarade Koltsov contre le camarade Roussov, est simplement faux. A l'ordre du jour du congr�s figuraient pas accidentellement, bien s�r ‑ deux points sp�ciaux (voir p. 10 des proc�s-verbaux) : point 4 ‑ � L'organe central du parti � et point 18 ‑ � L'�lection du Comit� Central et de la r�daction de l'organe central �. Voil� pour commencer. En second lieu, en d�signant l'organe central, tous les d�l�gu�s d�claraient cat�goriquement que la r�daction n'�tait pas pour autant confirm�e, mais seulement l'orientation [2], aucune protestation ne s'est �lev�e contre ces d�clarations.
Ainsi, la d�claration selon laquelle, apr�s avoir confirm� tel organe, le congr�s confirme par l�, en substance, la r�daction, ‑ d�claration reprise maintes fois par les partisans de la minorit� (Koltsov, p. 321, Possadovski, ibid., Popov, p. 322, et beaucoup d'autres), ‑ �tait de fait simplement fausse. C'�tait une man�uvre �vidente pour tous, qui masquait l'abandon de la position prise alors que tous pouvaient encore envisager de fa�on vraiment impartiale le probl�me de l'effectif des organismes centraux. On ne pouvait justifier l�abandon ni par des motifs de principe (car soulever au congr�s la question concernant la � fausse accusation d'op�portunisme � e�t �t� trop d�savantageux pour la minorit�, laquelle d'ailleurs n'en souffla mot), ni par une r�f�rence � des faits concrets concernant la v�ritable aptitude au tra�vail du groupe de six ou du groupe de trois (car le seul rap�pel de ces faits e�t fourni des monceaux d'indications con�tre la minorit�). Force fut donc de s'en tirer par des phrases sur � un tout coh�rent �, � une collectivit� harmonieuse �, � un tout harmonieux et coh�rent comme un cristal �, etc. Faut‑il s'�tonner que de tels arguments aient �t� appel�s aussit�t par leur vrai nom : � paroles pitoyables � (p. 328). Le plan m�me du groupe de trois t�moignait nettement du d�faut � d'harmonie �, et les impressions recueillies par les d�l�gu�s au cours des travaux, ‑ qui se poursuivirent en commun pendant plus d'un mois, ont sans doute fourni aux d�l�gu�s une vaste documentation qui leur permit de juger en toute ind�pendance. Lorsque le camarade Possadovski fit allusion (de fa�on imprudente et irr�fl�chie � son point de vue : voir pp. 321 et 325 sur l'emploi � conventionnel � qu'il fit du mot � asp�rit�s �) � ces faits, le camarade Mouraviev d�clara tout net : � A mon avis, il appara�t tr�s clairement � l'heure actuelle, pour la majorit� du congr�s, que de telles asp�rit�s [3] existent indubitable�ment � (p. 321). La minorit� voulut comprendre le mot � asp�rit�s � (lanc� par Possadovski, et non par Mouraviev), exclusivement dans le sens de quelque chose de personnel, n'osant pas relever le gant jet� par le camarade Mouraviev, n�osant pas formuler un seul argument quant au fond, pour la d�fense du groupe de six. Il se produisit une controverse archicomique par sa st�rilit� : la majorit� (par la bouche du camarade Mouraviev) d�clare qu'elle voit tr�s nettement le r�le v�ritable du groupe de six et du groupe de trois, tandis que la minorit� persiste � ne pas l'entendre et affirme que � nous n'avons pas la possibilit� de nous livrer � cet examen �. La majorit� non seulement estime possible de se livrer � cet examen, mais d�j� � elle s'y livre � et parle des r�sultats parfaitement clairs pour elle de cet examen; tandis que la minorit�, visiblement, redoute cet examen, se retranchant uniquement derri�re des � paroles pitoyables �. La majorit� recommande de � ne pas perdre de vue que notre organe central n'est pas seulement un groupe litt�raire �; la majorit� � veut qu'� la t�te de l'organe central se trouvent des personnes parfaitement d�termin�es, connues du congr�s, qui satisfont aux exigences dont j'ai parl� � (c'est-�‑dire aux exigences non seulement litt�raires, p. 327, discours du camarade Lange). La minorit� cette fois encore n'ose relever le gant et ne dit pas qui, � son avis, peut faire partie du coll�ge non seulement litt�raire, ni qui est une grandeur � parfaitement d�termin�e et connue du congr�s �. La minorit� se retranche comme avant derri�re la fameuse � harmonie �. Bien plus. La minorit� apporte m�me des arguments qui sont absolument faux au point de vue de principe et, par suite, provoquent tr�s justement une riposte violente. � Le congr�s, voyez‑vous, n'a le droit ni moral ni politique de remanier la r�daction � (Trotsky, p. 326), � c'est une question trop �pineuse � (sic !) (ibid), � comment les membres non �lus de la r�daction doivent-ils se comporter � l'�gard du fait que le congr�s ne veut plus les voir faire partie de la r�daction ? � (Tsarev,p. 324) [4].
De tels arguments reportaient d�j� enti�rement la question sur le terrain de la piti� et de l'offense, �tant une reconnaissance manifeste de la faillite dans le domaine des arguments v�ritablement de principe, v�ritablement politiques. Et la majorit� a d�fini aussit�t cette fa�on de poser la question par son vrai nom : attitude petite‑bourgeoise (camarade Roussov). � Dans la bouche des r�volutionnaires, a dit tr�s justement le camarade Roussov, on entend des discours singuliers qui se trouvent en d�saccord bien net avec la notion du travail du Parti, de l'�thique du Parti. L'argument essentiel, que formulent les adversaires de l'�lection des groupes de trois, se ram�ne � un point de vue purement petit‑bourgeois sur les affaires du Parti � (c'est moi qui souligne partout)... � En nous pla�ant � ce point de vue �tranger au Parti, � ce point de vue petit‑bour�geois, nous nous trouverons � chaque �lection devant la question de savoir si P�trov ne se formaliserait pas de voir qu'� sa place a �t� �lu Ivanov, si tel membre du Comit� d'organisation ne se formaliserait pas de voir qu'� sa place un autre a �t� �lu au Comit� Central. O� donc, camarades, cela va‑t‑il nous mener ? Si nous nous sommes r�unis l�, non pas pour nous adresser mutuellement d�agr�ables discours, ou �changer d'affables politesses mais cr�er un parti, nous ne pouvons aucunement accepter ce point de vue. Nous avons � �lire des responsables et il ne peut �tre question ici de manque de confiance en tel ou tel non-�lu; la question est de savoir seulement si c'est l�int�r�t de la cause et si la personne �lue convient au poste pour lequel elle est d�sign�e � (p. 325).
Nous recommanderions � tous ceux qui veulent voir clair eux-m�mes dans les causes qui ont d�termin� la scission du Parti et en �lucider les origines au congr�s, de lire et relire le discours du camarade Roussov dont la minorit�, loin de r�futer les arguments, ne les a m�me pas contest�s. Il est impossible d'ailleurs de contester des v�rit�s �l�mentaires, des v�rit�s premi�res, dont l'oubli a �t� tr�s justement expliqu� par le camarade Roussov lui-m�me simplement par une � exaltation nerveuse �.Et c'est l� pour la minorit� l'explication la moins d�sagr�able de la question savoir comment elle avait pu abandonner le point de vue de parti pour un point de vue petit‑bourgeois et l'esprit de cercle [5].
Mais la minorit� avait si peu la possibilit� de trouver des arguments raisonnables et s�rieux contre les �lections que, outre l'introduction de l'�l�ment petit-bourgeois dans les affaires du Parti, elle en est venue � des proc�d�s de caract�re simplement scandaleux. En effet, comment ne appeler de ce nom le proc�d� du camarade Popov, qui arecommand� au camarade Mouraviev � de ne pas se charger de commissions d�licates � (p. 322) ? Qu'est‑ce donc sinon vouloir � se glisser dans l'�me d'autrui �, selon la juste expression du camarade Sorokine (p. 328) ? Qu'est‑ce donc sinon vouloir sp�culer sur les � consid�rations personnelles � en l'absence d'arguments politiques ? En affirmant que � nous avons toujours protest� contre de tels proc�d�s �, le camarade Sorokine a‑t‑il dit la v�rit� ou non ? � La conduite du camarade Deutsch, qui a essay� d�monstrativement de clouer au poteau d'infamie les camarades qui n'�taient pas d'accord avec lui est‑elle admissible ? � [6] (p. 328).
Faisons le bilan des d�bats sur la question concernant la r�daction. La minorit� n'a pas r�fut� (ni essay� de r�futer) les nombreuses indications de la majorit�, selon lesquelles le projet du groupe de trois �tait connu des d�l�gu�s d�s l'ouverture et � la veille du congr�s; que, par cons�quent, ce projet �tait d� � des consid�rations et des donn�es ind�pendantes des �v�nements et des discussions au congr�s. La minorit� occupait, en assumant la d�fense des six, une posi�tion inadmissible et erron�e quant aux principes, partant de consid�rations petites-bourgeoises. La minorit� a compl�tement oubli� le point de vue de parti quant au choix des res�ponsables; elle n'a pas m�me tent� d'�mettre un jugement sur chaque candidat � tel ou tel poste, et ne s'est pas demand� s'il convenait ou non aux fonctions du poste en ques�tion. La minorit� s'est d�rob�e � l'examen de la question quant au fond, en invoquant la fameuse harmonie, � en versant des pleurs �, � en tombant dans le path�tique � (p. 327, discours de Lange), comme si on � voulait tuer � quelqu'un. La minorit� en est venue m�me � � se glisser dans l'�me d'autrui �, � se lamenter du � caract�re criminel � de l'�lection, � user d'autres proc�d�s inqualifiables, elle en est venue l� sous l'influence d'une � exaltation nerveuse � (p. 325).
La lutte de l'esprit petit-bourgeois contre l'esprit de parti, des pires � consid�rations personnelles � contre des vues politiques, des paroles pitoyables contre les notions �l�mentaires du devoir r�volutionnaire, voil�ce que futla lutte autour des six et des trois � la trenti�me s�ance de notre congr�s.
De m�me � la 31� s�ance, lorsqu'� la majorit� de 19 voix contre 17 et 3 abstentions, le congr�s repoussa la proposition tendant � confirmer l'ensemble de l'ancienne r�daction (voir p. 330 et les errata),et que les anciens r�dacteurs �taient revenus dans la salle des s�ances, le camarade Martov, dans sa � d�claration au nom de la majorit� de l'ancienne r�daction � (pp. 330�-331), fit preuve, dans des proportions encore plus grandes, des m�mes flottements et de la m�me instabilit� quant � la position politique et aux conceptions politiques. Examinons en d�tail chacun des points de la d�claration collective et de ma r�ponse (pp. 332‑333) � cette d�claration.
� D�sormais, dit le camarade Martov apr�s la non‑confirmation de l'ancienne r�daction, la vieille Iskra n'existe pas et il serait plus logique d'on changer le nom. En tout cas, nous voyons dans la nouvelle d�cision du congr�s une restriction substantielle de la motion de confiance � l'Iskra, motion adopt�e � une des premi�res s�ances du congr�s. �
Le camarade Martov soul�ve avec ses coll�gues une question vraiment int�ressante et instructive � maints �gards : la question de l'esprit de continuit� politique. J�yai d�j� r�pondu en invoquant ce dont tous ont parl� lors de la confirmation de l'Iskra (p. 349 des proc�s-verbaux, cf. plus haut, p. 82 [7]). Il est certain que nous sommes en pr�sence d'un exemple des plus criants de manque de continuit� politique. De la part de qui ? De la part de la majorit� du congr�s ou de la majorit� de l'ancienne r�daction, nous laissons au lecteur le soin de juger. C'est encore au lecteur que nous laisserons le soin de d�cider des deux autres questions pos�es fort � propos par le camarade Martov et ses coll�gues : 1� est‑ce un point de vue petit-bourgeois ou le point de vue de parti que r�v�le le d�sir de voir � une restriction de la motion de confiance � l'Iskra � dans la d�cision du congr�s de proc�der � l'�lection des responsables � la r�daction de l'organe central ? 2� � partir de quel moment la vieille � Iskra � n'existe pas en r�alit� ? A partir du n� 46, quand Pl�khanov et moi nous avons commenc� � la diriger � nous deux, ou � partir du n� 53, lorsque la majorit� de l�ancienne r�daction s'est plac�e � sa t�te ? Si la premi�re question est une question de principe des plus int�ressantes, par contre la seconde est une question de fait des plus int�ressantes.
Comme on a d�cid� maintenant, poursuit le camarade Martov, d'�lire une r�daction compos�e de trois personnes, je d�clare en mon nom et en celui de mes trois autres camarades, qu'aucun de nous ne fera partie de cette nouvelle r�daction. J'ajouterai pour ma part que s'il est exact que certains camarades ont voulu inscrire mon nom, comme un des candidats � ce � groupe de trois �, je dois y voir une offense que je n�ai pas m�rit�e (sic !). Je le dis en raison des circonstances dans lesquelles on a d�cid� de changer la r�daction. On a d�cid� cela � cause de certaines � frictions [8] �, de l'inaptitude au travail de l'ancienne r�daction. Et le congr�s trancha cette question dans un sens d�termin�, sans rien demander � la r�daction au sujet de ces frictions et sans nommer au moins une commission pour poser la question de son inaptitude au travail �... (Chose �trange, c'est qu'aucun membre de la minorit� n'avait l'id�e du proposer au congr�s de � demander � la r�daction � ou de nommer une commission ! Cela n'est‑il pas d� au fait qu'apr�s la scission de l'organisation de l'Iskra et l'�chec des pourparlers, dont faisaient �tat les camarades Martov et Starover, cela e�t �t� inutile ?)... � Etant donn� ces conditions, l'hypoth�se de certains camarades que j'accepterai de travailler dans une r�daction r�form�e de cette mani�re, je dois la consid�rer comme une tache d'infamie sur ma r�putation politique � ... [9]
C'est � dessein que j'ai reproduit ce raisonnement en entier, pour montrer au lecteur un �chantillon et le point de d�part de ce qui a fleuri avec tant de luxuriance apr�s le congr�s et que l'on ne peut qualifier autrement que de chicane. J'ai d�j� employ� ce vocable dans ma � Lettre � la r�daction de l'Iskra � et, malgr� le m�contentement de la r�daction, je suis oblig� de le r�p�ter, car sa justesse est incontestable. On a tort de croire que la chicane implique des � motifs bas � (comme la r�daction de la nouvelle Iskra l'a conclu) : tout r�volutionnaire tant soit peu familiaris� avec nos milieux d'exil�s et d'�migr�s a pu voir certainement des dizaines d'exemples de ces querelles, o� les plus absurdes accusations, soup�ons, auto‑accusations, questions de � personnes �, etc., �taient formul�s et ressass�s par suite d'une � exaltation nerveuse � et de conditions de vie anormales, �touffantes. Il n'est pas un seul homme sens� qui se mette � chercher absolument des motifs bas dans ces querelles, si basses qu'en soient les manifestations. Etc'est uniquement par une � exaltation nerveuse � que l'on peut expliquer cet �cheveau emm�l� d'absurdit�s, de questions de personnes, d'horreurs fantastiques, de glissements dans l��me d'autrui, la recherche laborieuse d'offenses et de d�nigrements qu'offre l'alin�a reproduit par moi du discours du camarade Martov. Les conditions de vie �touffantes engendrent chez nous par centaines des querelles de ce genre, et un parti politique ne m�riterait pas la consid�ration, s�il n'osait donner son vrai nom � la maladie dont il souffre, prononcer un diagnostic implacable et rechercher les moyens de la gu�rir.
Pour autant que l'on puisse d�gager de cet �cheveau une quelconque donn�e de principe, on arrive in�vitablement � cette conclusion que � les �lections n'ont rien de commun avec l'atteinte port�e � la r�putation politique �; que � contester le droit du congr�s � de nouvelles �lections, � tout changement de responsables, � la refonte des coll�ges qu'il investit de sa confiance �, c'est apporter la confusion dans la question, et que � quand le camarade Martov soul�ve la question de la l�gitimit� de l'�lection d'une partie de l'ancienne �quipe il manifeste la plus grande confusion des notions politiques �(commeje l'ai dit au congr�s, p. 332 [10]).
J'omets la remarque � personnelle � du camarade Martov relative � la question de savoir de qui �mane le plan du groupe de trois, et j'en viens � l'interpr�tation � politique � qu'il donne de la non�-confirmation de l'ancienne r�daction... � Ce qui s'est pass� maintenant est le dernier acte de la lutte qui s'est d�roul�e au cours de la seconde moiti� du congr�s �... (Tr�s bien ! et cette seconde moiti� part du moment o� Martov, au sujet du � 1 des statuts, est tomb� dans la solide �treinte du camarade Akimov)... � Ce n'est un secret pour personne qu'en ce qui concerne cette r�forme, il ne s'agit pas de � l'aptitude au travail �, mais de la lutte pour l'influence � exercer sur le Comit� Central �... (Tout d'abord, ce n'est un secret pour personne qu'il s'agissait l� tout � la fois de l'aptitude au travail et du d�saccord au sujet de la composition du Comit� Central, puisque le plan de � r�forme � a �t� mis en avant alors qu'il ne pouvait encore �tre question du second d�saccord et que, de concert avec le camarade Martov, nous avons choisi comme septi�me membre du coll�ge r�dactionnel le camarade Pavlovitch. En second lieu, nous avons d�j� montr�, documents � l'appui, qu'il s'agissait de l'effectif du Comit� Central, que les choses se sont r�duites � la fin des fins [11] �distinguer entre les listes : Gl�bov‑Travinski‑Popov et Gl�bov‑Trotsky‑Popov... � La majorit� de la r�daction a montr� qu'elle nevoulait pas voir transformer le Comit� Central en un instrument de la r�daction �... (C'est la chanson akimoviste qui commence : la question de l'influence pour laquelle lutte toute majorit� � tout congr�s de parti, toujours et partout, afin de consolider cette influence par une majorit� dans les organismes centraux, se reporte dans le domaine des comm�rages opportunistes sur � l'instrument � de la r�daction,sur � un simple appendice � dela r�daction, comme le dira ce m�me Martov un peu plus tard, p. 334)... � C'est pourquoi il a fallu r�duire le nombre des membres de la r�daction (!!) Et voil� pourquoi je ne puis faire partie d'une telle r�daction �... (Regardez‑y de pr�s ce � voil� pourquoi � : comment la r�daction aurait‑elle pu transformer le Comit� Central en appendice ou en instrument ? Uniquement dans le cas o� elle aurait eu trois voix au Conseil et aurait abus� de cet avantage ? N'est‑ce pas clair ? Et n'est‑il pas clair aussi que le camarade Martov, �lu troisi�me, aurait toujours pu emp�cher tout abus et �liminer de sa seule voix toute pr�dominance de la r�daction dans le Conseil ? Les choses se ram�nent donc, pr�cis�ment, �l'effectif du Comit� Central, tandis que les propos concernant l'instrument et l'appendice s'av�rent tout d'un coup des comm�rages)... �Avecla majorit� de l'ancienne r�daction je pensais que le congr�s mettrait fin � � l'�tat de si�ge � au sein du Parti et y installerait un �tat de choses normal. En r�alit�, l'�tat de si�ge avec ses lois d'exception contre certains groupes est maintenu et m�me aggrav�. C'est seulement avec la composition de l'ancienne r�daction que nous pouvons garantir que les droits conf�r�s par les statuts � la r�daction ne seront pas pr�judiciables au Parti �...
Voil� le passage int�gral du discours du camarade Martov, dans lequel il a pour la premi�re fois lanc� le fameux mot d�ordre d'ordre � d'�tat de si�ge �. Et maintenant voyez ma r�ponse : ... � Si je conteste la d�claration de Martov selon laquelle le plan des deux groupes de trois �manait d'une seule personne, je ne m�en prends pas pour autant aux affirmations de Martov sur la � signification politique � de l'initiative nous avons prise en ne reconduisant pas l'ancienne r�daction. Au contraire, je suis totalement et sans restrictions d'accord avec le camarade Martov que cette d�cision a une port�e politique consid�rable, mais pas celle que lui attribue Martov. C'est l�, a‑t‑il dit, un �pisode de la lutte pour l'influence sur le Comit� Central � installer en Russie. Je vais plus loin que Martov. Toute l'activit� de l'Iskra en tant que groupe particulier a �t� jusqu'� pr�sent une lutte pour l'influence, mais maintenant, il s'agit de bien plus : il s'agit de faire passer cette influence dans les structures et non plus seulement de lutter pour elle. La profondeur du foss� politique qui nous s�pare, le camarade Martov moi, se manifeste clairement dans le fait que Martov m'accuse de vouloir exercer une influence sur le Comit� Central, alors que moi, je me f�licite d'avoir voulu et de vouloir consacrer cette influence au moyen de l'organisation. Il s'av�re donc que nous parlons m�me des langages diff�rents. A quoi bon tout le travail que nous avons fait, � quoi bon tous nos efforts, si tout cela doit avoir pour couronnement la m�me vieille lutte pour l'influence, et non l'acquisition et la stabilisation d�finitives de cette influence ? Oui, le camarade Martov a parfaitement raison : le pas accompli est incontestablement un grand pas politique, qui t�moigne qu'entre les directions qui s'offraient � nous actuellement pour le travail futur de notre Parti, nous avons choisi. Et je ne suis nullement effray� par les discoursterribles sur l'� �tat de si�ge dans le Parti�, sur � les lois d'exception contre certaines personnes ou certains groupes �, etc. Al'�gard des �l�ments instables et h�sitants, non seulement nous pouvons, mais nous devons cr�er un � �tat de si�ge �, et tous nos statuts, tout notre centralisme d�sormais approuv� par le congr�s, tout cela n'est rien d'autre qu'un � �tat de si�ge � contre les sources si nombreuses de flottements politiques. C'est contre ces flottements que nous avons besoin de lois ad�quates, fussent‑elles d'exception, et le pas accompli par le congr�s a indiqu� la direction politique juste, en assignant une base solide � de telles lois et � de telles mesures [12]. �
J'ai soulign� dans ce r�sum� de mon discours au congr�s la phrase que le camarade Martov a pr�f�r� omettre dans son � Etat de si�ge � (p. 16). Iln'est pas �tonnant que cette phrase lui ait d�plu, et qu'il n'ait pas voulu en comprendre le sens bien clair.
Que signifie l'expression : � paroles terribles �, camarade Martov ?
C'est se moquer,semoquer de ceux qui appellent les petites choses par de grands mots, qui embrouillent une simple question par une phras�ologie pr�tentieuse.
Un petit et simple fait, � lui seul, a pu donner et a donn� pr�texte � � l'exaltation nerveuse � du camarade Martov : c'est uniquement que le camarade Martov a essuy� une d�faite au congr�s dans la question relative � l'effectif des organismes centraux. La port�e politique de ce simple fait �tait que la majorit� du congr�s du Parti, apr�s avoir triomph�, a consacr� son influence en introduisant aussi la majorit� dans la direction du Parti, en assignant une base d'organisation � la lutte, au moyen des statuts, contre ce que la majorit� consid�rait comme de l'h�sitation, de l'instabilit� et du flottement [13]. Parler � ce propos de � lutte pour l'influence � avec une sorte d'horreur dans les yeux et se plaindre de � l'�tat de si�ge �, n'�tait pas autre chose qu�une phras�ologie pr�tentieuse, que des paroles terribles.
Le camarade Martov n'est‑il pas d'accord sur ce point ? N�essaierait‑il pas de nous montrer qu'il y a eu de par la monde un congr�s de parti ‑ et qu'en g�n�ral un tel congr�s de parti est concevable ‑ o� la majorit� ne consacre pas l'influence conquise 1� par l'introduction de la majorit� dans les organismes centraux; 2� par la remise du pouvoir cette majorit�, afin de paralyser le flottement, l'instabilit� et l'h�sitation ?
Avant les �lections notre congr�s avait � r�soudre la question de savoir s'il fallait qu'un tiers des voix � l'organe central et au Comit� Central appartienne � la majorit� ou � la minorit� du Parti. Le groupe de six et la liste du camarade Martov signifiaient un tiers des voix pour nous et les deux tiers � ses partisans. Le groupe de trois � l'organe central et notre liste signifiaient que les deux tiers �taient pour nous et un tiers pour les partisans du camarade Martov. Le camarade Martov a refus� de transiger avec nous ou de c�der, et il nous a provoqu�s par �crit au combat, devant le congr�s; mais apr�s avoir subi la d�faite devant le congr�s, il a fondu en larmes et a commenc� � se plaindre de � l'�tat de si�ge � ! Eh bien, n'est‑ce point l� une chicane ? N'est‑ce point l� une nouvelle manifestation de veulerie intellectuelle ?
On ne peut s'emp�cher de rappeler � ce propos la brillante d�finition socialo‑psychologique qu'a donn�e r�cemment de cette derni�re qualit� K. Kautsky. Les partis social‑d�mocrates de diff�rents pays sont actuellement sujets bien souvent � des maladies du m�me genre, et il nous serait �minemment utile d'apprendre aupr�s des camarades plus avertis le diagnostic et le traitement convenables. La d�finition donn�e de certains intellectuels par K. Kautsky ne sera par cons�quent qu'une digression apparente au sujet trait� par nous.
... � A l'heure actuelle de nouveau nous nous int�ressons vivement � la question de l'antagonisme entre intellectuels [14] et prol�tariat. Mes coll�gues [Kautsky est lui-m�me un intellectuel, litt�rateur et r�dacteur] s'indigneront bien souvent du fait que je reconnais cet antagonisme. C'est qu'il existe de fait, et ce serait une tactique des plus irrationnelles (ici comme dans les autres cas) que d'essayer des'en d�barrasser par la n�gation du fait. Cet antagonisme est un antagonisme social qui tient aux classes, et non aux individus. Un capitaliste, comme un intellectuel, peut pleinement prendre part � la lutte de classe du prol�tariat. Dans ce cas, l'intellectuel change aussi de caract�re. Dans la suite de mon expos�, il sera question surtout, non pas des intellectuels de ce type qui aujourd'hui encore font exception au sein de leur classe. Dans la suite de mon expos�, � moins que je ne fasse de r�serves, je n'entends par intellectuel qu'un intellectuel ordinaire qui se place sur le terrain de la soci�t� bourgeoise, et qui est un repr�sentant caract�ris� de la classe des intellectuels. Cette classe se trouve dans un certain antagonisme � l'�gard du prol�tariat.
Cet antagonisme est d'un autre genre que l'antagonisme entre le travail et le capital. L'intellectuel n'est pas un capitaliste. II est vrai que son niveau de vie est celui du bourgeois, et qu'il est oblig� de se maintenir � ce niveau aussi longtemps qu'il n'est pas devenu un gueux, mais il est oblig� en m�me temps de vendre le produit de son travail, et souvent m�me sa force de travail; il est souvent exploit� par le capitaliste et subit une certaine humiliation sociale. Ainsi aucun antagonisme �conomique n'oppose l'intellectuel au prol�tariat. Mais sa situation dans la vie, ses conditions de travail ne sont pas celles du prol�tariat; de l� un certain antagonisme dans l'�tat d�esprit et le mode de penser.
Le prol�taire n'est rien aussi longtemps qu'il reste un individu isol�. Toute sa force, toutes ses capacit�s de progr�s, toutes ses esp�rances et ses aspirations, il les puise dans l'organisation, dans l'activit� commune et m�thodique aux c�t�s de ses camarades. Il se sent grand et fort lorsqu'il fait partie d'un grand et fort organisme. Cet organisme est tout pour lui; compar� � lui, l'individu isol� n'est que tr�s peu de chose. Le prol�taire soutient sa lutte avec le plus grand esprit de sacrifice comme une parcelle de la masse anonyme, sans espoir de b�n�fice personnel, de gloire personnelle; il remplit son devoir dans chaque poste, o� il est plac�, se soumettant librement � la discipline qui p�n�tre tous ses sentiments, toute sa pens�e.
Il en va tout autrement pour l'intellectuel. Il lutte non point par tel ou tel emploi de la force, mais au moyen d'arguments. Son arme, c'est son savoir personnel, ses capacit�s personnelles, ses convictions personnelles. Il ne peut jouer un certain r�le que par ses qualit�s personnelles. La pleine libert� de manifester sa personnalit� lui appara�t donc comme la condition premi�re d'un travail efficace. Il ne se soumet que difficilement � un tout, comme partie auxiliaire de ce tout, il s'y soumet par n�cessit�, et non pas par son propre mouvement. La n�cessit� d'une discipline, il ne la reconna�t que pour la masse, et non pour les �mes d'�lite. Lui-m�me, bien entendu, se range parmi les �mes d'�lite...
�La philosophie de Nietzsche, avec son culte du surhomme pour tout est d'assurer le plein �panouissement de sa propre personnalit�, pour qui toute soumission de sa personne � quelque grand but social appara�t banale et m�prisable, cette philosophie est pour l�intellectuel sa v�ritable conception du monde; elle le rend tout � fait inapte � participer � la lutte de classe du prol�tariat.
� c�t� de Nietzsche, c'est Ibsen qui est un repr�sentant marquant de la conception du monde des intellectuels, conception qui r�pond � leur �tat d'esprit. Son docteur Stockmann (dans le drame Un ennemi du peuple) n'est pas un socialiste, comme se l'imaginaient beaucoup, mais le type de l'intellectuel qui doit n�cessairement entrer en conflit avec le mouvement prol�tarien, en g�n�ral avec tout mouvement populaire, d�s qu'il essaiera d'agir dans son sein. C�est parce que la base du mouvement prol�tarien, comme aussi de mouvement d�mocratique [15], est le respect de la majorit� des camarades. L'intellectuel typique � la Stockmann voit dans une � majorit� compacte � une chose monstrueuse qui doit �tre jet�e � terre.
... Le mod�le id�al de l'intellectuel qui s'est enti�rement p�n�tr� de l'esprit prol�tarien, qui, tout en �tant un brillant �crivain, a perdu les traits sp�cifiques propres � la gent intellectuelle, qui sans murmurer marchait dans le rang, travaillait � chaque poste � lui confi�, se consacrait enti�rement � notre grande cause et m�prisait les pleurnicheries d�bilitantes (weichliches Gewinsel) au sujet de l��crasement de sa personnalit�, que nous entendons souvent de la part des intellectuels form�s dans l'esprit d'Ibsen et de Nietzsche, quand il leur arrive de rester en minorit�, le mod�le id�al de cet intellectuel, comme le mouvement socialiste en a besoin, �tait Liebknecht. On pourrait �galement nommer ici Marx, qui ne s'est jamais pouss� en avant et se soumettait de fa�on exemplaire � la discipline du Parti ausein de l'Internationale, o� il �tait plus d'une fois rest� minorit� [16]. �
Des pleurnicheries d�bilitantes d'intellectuel demeur� en minorit�, et rien de plus, voil� ce que furent l'abandon par Martov et ses coll�gues de leur poste � la suite d'une seule non‑confirmation de l'ancien cercle, les plaintes con�tre l'�tat de si�ge et les lois d'exception � visant certains groupes � qui n'�taient pas chers � Martov lors de la dissolution du Ioujny Rabotchi et du Rabotch��� Di�lo, mais le sont devenus lors de la dissolution de son coll�ge.
Des pleurnicheries d�bilitantes d'intellectuels rest�s en minorit�, ‑ voil� ce que furent toutes ces interminables plaintes, reproches, allusions, dol�ances, comm�rages et insinuations � propos de la � majorit� compacte �, qui ont coul� tel un fleuve � notre congr�s du Parti [17] (et encore plus apr�s le congr�s), sous les auspices de Martov.
La minorit� se plaignait am�rement de ce que la majorit� compacte tenait des r�unions priv�es : il fallait bien, en effet, que la minorit� ait de quoi couvrir le fait d�sagr�able pour elle que les d�l�gu�s qu'elle invitait � ses r�unions priv�es se refusaient � y aller et que ceux qui l'auraient fait volontiers (les Egorov, les Makhov, les Brucker) ne pouvaient �tre invit�s par la minorit� apr�s toute la lutte soutenue entre les uns et les autres au congr�s.
Ils se plaignirent am�rement de la � fausse accusation d'opportunisme � : il fallait bien, en effet, avoir de quoi couvrir le fait d�sagr�able que pr�cis�ment les opportunistes, qui suivaient beaucoup plus souvent les anti‑iskristes, et en partie les anti‑iskristes eux-m�mes, formaient la minorit� compacte, se cramponnant des deux mains � l'esprit de cercle dans les institutions, � l'opportunisme dans les raisonnements, au philistinisme dans le travail du Parti, � l'instabilit� et � la veulerie intellectuelle.
Nous montrerons au paragraphe suivant en quoi consiste l'explication du fait politique �minemment int�ressant qu'� la fin du congr�s s'est form�e une � majorit� compacte �, et pourquoi la minorit�, malgr� toutes les sollicitations, tourne avec le plus grand soin la question des causes et de l'histoire de sa formation. Mais finissons d'abord l'analyse des d�bats au congr�s.
Lors des �lections au Comit� Central, le camarade Martov d�posa une r�solution extr�mement caract�ristique (p. 336) dont les trois traits principaux sont ce qu'il m'arrivait de qualifier de � mat en trois coups �. Voici ces traits : 1� on vote les listes des candidats au Comit� Central, et non les candidatures isol�es; 2� apr�s lecture des listes on laisse passer deux s�ances (pour les d�bats, assur�ment); 3� en l�absence d'une majorit� absolue, le deuxi�me scrutin est reconnu d�finitif. Cette r�solution est une strat�gie ing�nieusement con�ue (il faut rendre cette justice m�me � l�adversaire !), sur laquelle le camarade Egorov n'est pas d�accord (p. 337), mais qui aurait � coup s�r garanti la victoire compl�te � Martov, si les sept bundistes et membres du � Rabotch�i� Di�lo � n'avaient pas quitt� le congr�s. La strat�gie s'explique justement par le fait que la minorit� iskriste n'avait ni ne pouvait avoir un � accord direct � (lequel existait dans la majorit� iskriste), non seulement le Bund et Brucker, mais pas davantage avec les camarades Egorov et Makhov.
Rappelez‑vous que le camarade Martov s'est lament� au congr�s de la Ligue, en pr�tendant que la � fausse accusation d'opportunisme � impliquait son accord direct avec le Bund. Je le r�p�te, c'est la peur qui a fait croire cela � Martov, et justement le d�saccord du camarade Egorov touchant la mise aux voix des listes (le camarade Egorov � n'avait pas encore perdu ses principes �, les principes sans doute qui l'ont fait s'associer � Goldblatt dans l'appr�ciation de la port�e absolue des garanties d�mocratiques) montre nettement l'importance �norme qui s'attache au fait que, m�me avec Egorov il ne pouvait �tre question d'un � accord direct �. Mais la coalition pouvait se faire et s'est faite avec Egorov comme avec Brucker, en ce sens qu'un soutien �tait assur� aux martoviens toutes les fois qu'ils entraient en s�rieux conflit avec nous, et que Akimov et ses amis avaient � opter pour le moindre mal. Ilne faisait ni ne fait l'ombre d'un doute qu'� titre de moindre mal, afin de nuire le plus aux objectifs iskristes (voir le discours Akimov sur le � 1 et ses � espoirs � mis en Martov), les camarades Akimov et Liber auraient n�cessairement opt� pour les six � l'organe central et la liste de Martov au Comit� Central. Le vote des listes, l'omission de deux s�ances et le nouveau vote visaient � obtenir ce r�sultat avec une r�gularit� quasi m�canique sans aucun accord direct.
Mais comme notre majorit� compacte restait une majorit� compacte, la voie d�tourn�e que proposait le camarade Martov n'�tait qu'une man�uvre dilatoire, et nous ne pouvions que la repousser. La minorit� dans sa d�claration (p. 341), a �panch� par �crit ses dol�ances � ce sujet, en refusant � l'exemple de Martynov et d'Akimov, de participer au vote et aux �lections au Comit� Central � par suite des conditions dans lesquelles ils s'effectuaient �. Apr�s le congr�s, ces dol�ances contre les conditions anormales des �lections (voir l'Etat de si�ge, p. 31) se sont �panch�es � droite et � gauche en pr�sence de centaines de comm�res, du Parti. Mais en quoi consistait cette anomalie ? Dans le scrutin secret qui avait �t� pr�vu par le r�glement du congr�s (� 6, p. 11 des proc�s-verbaux) et dans lequel il e�t �t� ridicule de voir une � hypocrisie �, ou une � injustice � ? Dans la formation d'une majorit� compacte, cette � chose monstrueuse � pour la veulerie de la gent intellectuelle ? Ou dans le d�sir anormal de ces honorables intellectuels d� violer la parole qu'ils avaient donn�e, avant le congr�s, de reconna�tre la validit� de toutes ses �lections (p. 380, � 18 des statuts du congr�s) ?
Le camarade Popov, prenant la parole au congr�s le jour des �lections, a fait une allusion d�licate � ce d�sir, en posant la question de front : � Le Bureau est‑il s�r que la d�cision du congr�s est valable et l�gitime, si la moiti� des participants ont refus� de voter [18] ?� Le Bureau a naturellement r�pondu qu'il en �tait sur, en rappelant l'incident avec les camarades Akimov et Martynov. Le camarade Martov s'est joint au Bureau et a d�clar� nettement que le camarade Popov se trompait, que � les d�cisions du congr�s �taient l�gitimes � (p. 343).Que le lecteur juge lui-m�me de cet esprit de continuit� politique, sans doute normale, au plus haut degr�, qui se manifeste quand on compare cette d�claration devant le Parti � la conduite apr�s le congr�s et � la phrase de l'Etat de si�ge sur � l'insurrection d�clench�e d�j�, au congr�s par une moiti� du Parti � (p. 20).Les espoirs que le camarade Akimov fondait sur le camarade Martov ont surpass� les bonnes intentions �ph�m�res du camarade Martov lui-m�me.
� Tu as vaincu �, camarade Akimov !
Pour montrer � quel point la fameuse phrase relative � l� � �tat de si�ge � �tait un � mot terrible �, phrase � laquelle on pr�te aujourd'hui un sens pour toujours tragi-comique, on peut citer certains petits traits, insignifiants d'apparen�ce, mais tr�s importants quant au fond, qui ont marqu� la fin du congr�s, cette fin qui eut lieu apr�s les �lections. Le camarade Martov est obs�d� maintenant par cet � �tat de si�ge � tragi-comique, se persuadant s�rieusement lui�-m�me et en persuadant les lecteurs que l'�pouvantail qu'il a imagin� signifiait une sorte de pers�cution anormale, une campagne d'excitations, de brimades exerc�es sur la � mi�norit� � par la � majorit�. Nous allons montrer tout � l�heure comment les choses se sont pass�es apr�s le congr�s. Mais consid�rons m�me la fin du congr�s, et vous verrez qu'apr�s les �lections, la � majorit� compacte �, loin de se livrer � des pers�cutions contre les martoviens, si mal�heureux, si brim�s, si maltrait�s et conduits au supplice, leur offre elle-m�me au contraire (par la bouche de Liadov) deux si�ges sur trois dans la commission des proc�s-verbaux (p. 354).Prenez les r�solutions concernant les probl�mes tactiques et autres (p. 355 et suivantes), et vous verrez que c� est simplement une discussion r�fl�chie sur le fond o� les signatures des camarades ayant d�pos� des r�solutions montrent souvent, m�l�s les uns aux autres, des repr�sentants de la monstrueuse � majorit� � compacte et des partisans de la � minorit� � � humili�e et offens�e � (pp. 355, 357, 363, 365,367 des proc�s-verbaux). Cela ressemble‑t‑il vraiment � un � �vincement � ou toute autre � brimade � ?
�La seule discussion int�ressante, mais malheureuse�ment trop courte sur le fond, s'engagea � propos de la r�solution de Starover sur les lib�raux. A en juger par les signatures (pp. 357 et 358), celle-ci fut adopt�e par le con�gr�s parce que trois partisans de la � majorit� � (Braun, Orlov et Ossipov ) avaient vot� � la fois pour elle et pour la r�solution de Pl�khanov, sans voir de contradiction irr�ductible entre les deux. De prime abord, il n'y a pas de contradiction irr�ductible entre elles, puisque celle de Pl�khanov �tablit un principe g�n�ral, exprime une attitude pr�cise au point de vue des principes et de la tactique en�vers le lib�ralisme bourgeois en Russie et que celle de Starover essaie de formuler les conditions concr�tes dans lesquelles sont admissibles des � accords temporaires �avecles � tendances lib�rales ou d�mocratiques lib�rales �. Le contenu des deux r�solutions est diff�rent. Mais celle de Starover manque justement de pr�cision politique; elle est donc �triqu�e et superficielle. Elle ne d�finit pas le contenu de classe du lib�ralisme russe; elle n'indique pas les tendances politiques d�termin�es qui le refl�tent; elle n'�claire pas le prol�tariat sur les objectifs fondamentaux de sa propagande et de son agitation � l'�gard de ces tendances d�termin�es; elle confond (en raison de son d�faut de pr�cision) des choses aussi diff�rentes que le mouvement universitaire et l'Osvobojd�ni�; elle se montre trop �troite et casuistique en prescrivant trois conditions concr�tes dans lesquelles sont admissibles les � accords temporaires �. Dans ce cas comme dans beaucoup d'autres, le manque de pr�cision politique conduit � la casuistique. L'absence de principe g�n�ral et le d�sir de d�nombrer les � conditions � aboutissent � une �num�ration �triqu�e et, rigoureusement parlant, fausse de ces conditions. En effet, examinez ces trois conditions de Starover : 1� � les tendances lib�rales ou d�mocratiques lib�rales �doivent � affirmer nettement et sans �quivoque que, dans leur lutte contre le gouvernement autocratique, elles se placent r�solument du c�t� de la social‑d�mocratie russe �. Quelle diff�rence y a‑t‑il entre les tendances lib�rales et d�mocratiques lib�rales ? La r�solution ne fournit pas de donn�es pour r�pondre � cette question. N'est‑ce pas en ceci que les tendances lib�rales marquent la position des couches politiquement les moins progressistes de la bourgeoisie alors que les tendances d�mocratiques lib�rales marquent la position des couches les plus progressistes de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie ? S'il en est ainsi, comment le camarade Starover peut‑il admettre que les couches bourgeoises les moins progressistes (mais progressistes tout de m�me, sinon on ne pourrait pas parler de lib�ralisme) � se placeront r�solument du c�t� de la social‑d�mocratie � ?? Cela est absurde, et si m�me les repr�sentants de cette tendance � l'affirmaient nettement et sans �quivoque � (hypoth�se tout � fait impossible), nous, Parti du prol�tariat, nous aurions le devoir de ne pas ajouter foi � leurs d�clarations. Etre lib�ral et se placer r�solument du c�t� de la social‑d�mocratie, voil� deux choses qui s'excluent.
Poursuivons. Admettons le cas suivant : les � tendances lib�rales ou d�mocratiques lib�rales � d�clareront nettement et sans �quivoque que, dans leur lutte contre l'autocratie, elles se placeront r�solument du c�t� des socialistes‑r�volutionnaires. Hypoth�se bien moins invraisemblable (�tant donn� la nature d�mocratique bourgeoise de la tendance socialiste‑r�volutionnaire) que celle du camarade Sta�rover. La r�solution de ce dernier, vu son caract�re impr�cis et casuistique, implique que, dans ce cas, des accords temporaires avec des lib�raux de ce genre sont inadmissibles. Pourtant, cette conclusion n�cessaire qui se d�gage de la r�solution du camarade Starover conduit � une th�se nette�ment fausse. Les accords temporaires sont admissibles aussi avec les socialistes‑r�volutionnaires (voyez � ce sujet la r�solution du congr�s), et, par cons�quent, avec les lib�raux qui se rangeraient du c�t� des socialistes‑r�volutionnaires.
Deuxi�me condition : si ces tendances � n'inscrivent pas dans leurs programmes des revendications contraires aux int�r�ts de la classe ouvri�re et de la d�mocratie en g�n�ral, ou obscurcissant leur conscience �. L� encore m�me erreur : il n'a jamais exist� et il ne peut exister de tendances d�mocratiques lib�rales qui n'inscrivent pas dans leurs programmes des revendications contraires aux int�r�ts de la classe ouvri�re et obscurcissant la conscience du prol�tariat. M�me une des fractions les plus d�mocratiques de notre tendance d�mocratique lib�rale, celle des socialistes‑r�volutionnaires, formule dans son programme, confus comme tous les programmes lib�raux, des revendications contraires aux int�r�ts de la classe ouvri�re et obscurcissant sa conscience. De l�, la n�cessit� de � d�masquer l'�troitesse et l'insuffisance du mouvement d'�mancipation de la bourgeoisie �, mais non point l'inadmissibilit� des accords temporaires.
Enfin, la troisi�me � condition � du camarade Starover (exigeant que les lib�raux d�mocrates fassent du suffrage universel, �gal, direct et au scrutin secret le mot d'ordre de leur lutte) est fausse, elle aussi, dans la formulation g�n�rale qui en est donn�e: il ne serait pas raisonnable de d�clarer que les accords temporaires et particuliers sont, en tout �tat de cause, inadmissibles avec des tendances d�mocratiques lib�rales qui prendraient comme devise une constitution censitaire, une constitution � �triqu�e � en g�n�ral. Au fond, c'est l� que l'on pourrait ranger la � tendance � de ces messieurs de l'Osvobojd�ni�; mais se lier les mains, en interdisant d'avance les � accords temporaires � f�t‑ce avec les lib�raux les plus timor�s, ce serait faire preuve d'une myopie politique incompatible avec les principes du marxisme.
Bilan : la r�solution du camarade Starover, sign�e �galement par les camarades Martov et Axelrod, est erron�e; et le troisi�me congr�s fera bien de l'annuler. Son d�faut, c'est l'impr�cision politique de la position th�orique et tactique, c'est l'esprit casuistique des � conditions � pratiques qu'elle impose. Elle confond deux questions : 1. le devoir que nous avons de d�masquer et de combattre les traits � antir�volutionnaires et antiprol�tariens � de toute tendance d�mocratique lib�rale, 2. les conditions dans lesquelles des accords temporaires et particuliers sont possibles avec n'importe laquelle de ces tendances. Cette r�solution n'offre pas ce qu'il faut (l'analyse du contenu de classe du lib�ralisme); elle offre ce qu'il ne faut pas (la liste des � conditions �). D'une fa�on g�n�rale, il est absurde de vouloir, � un congr�s du Parti, �laborer les � conditions � concr�tes d'accords temporaires, en l'absence d'un partenaire d�termin�, qui doit �tre le sujet de ces accords �ventuels. Et si m�me ce � sujet � �tait l�, il serait cent fois plus rationnel de laisser le soin de pr�ciser les � conditions � d'un accord temporaire aux organismes centraux du Parti, ainsi d'ailleurs que le congr�s l'a fait pour la � tendance � de messieurs les socialistes‑r�volutionnaires (voyez les modifications apport�es par Pl�khanov � la fin de la r�solution d'Axelrod, pages 362 et 15 des proc�s-verbaux).
Quant aux objections pr�sent�es par la � minorit� � contre la r�solution de Pl�khanov, voici l'unique argument invoqu� par Martov : la r�solution de Pl�khanov � se termine par. une conclusion pitoyable : il faut d�masquer un litt�rateur. N'est‑ce pas � s'armer d'une massue pour abattre une mouche � ? � (p. 358). Cet argument, o� l'absence de pens�e est dissimul�e sous un mot cinglant ‑ � conclusion pitoyable �, ‑ nous fournit un nouvel �chantillon de phras�ologie pr�tentieuse. D'abord, la r�solution de Pl�khanov parle de � d�masquer devant le prol�tariat l'�troitesse et l'insuffisance du mouvement d'�mancipation de la bourgeoisie, partout o� cette �troitesse et cette insuffisance pourraient se manifester �. Aussi est‑ce pure fadaise que d'affirmer, comme le fait le camarade Martov (au congr�s de la Ligue, page 88 des proc�s-verbaux), que � toute l'attention doit �tre port�e contre un seul lib�ral, contre Strouv� �. En second lieu, comparer monsieur Strouv� � une � mouche �, quand il s'agit de la possibilit� d'accords temporaires avec les lib�raux russes, c'est sacrifier � un mot mordant l'�vidence politique la plus �l�mentaire. Non, monsieur Strouv� n'est pas une mouche, c'est une grandeur politique et s'il l'est, ce n'est pas que, personnellement, il soit une tr�s grande figure. Sa qualit� de grandeur politique, il la tient de sa position de seul repr�sentant du lib�ralisme russe, lib�ralisme tant soit peu apte au travail et organis� dans un monde ill�gal. Aussi bien, parler des lib�raux russes et de l'attitude de notre Parti � leur �gard, sans songer � monsieur Strouv� et � l'Osvobojd�ni�, c'est parler pour ne rien dire. Ou peut-�tre le camarade Martov essayera‑t‑il de nous indiquer, ne f�t‑ce qu'une seule � tendance lib�rale ou d�mocratique lib�rale � en Russie, qui puisse � l'heure actuelle, m�me de loin, se comparer � la tendance de l'Osvobojd�ni� ? Ilserait curieux de voir comment le camarade Martov s'y prendrait [19] !
� Le nom de Strouv� ne dit rien aux ouvriers �, a d�clar� le camarade Kostrov � l'appui du camarade Martov. Cet argument, n'en d�plaise aux camarades Kostrov et Martov, est dans l'esprit d'Akimov. C'est quelque chose comme le prol�tariat au g�nitif.
Quels sont les ouvriers auxquels � le nom de Strouv� ne dit rien � (pas plus que celui de l'Osvobojd�ni� mentionn� dans la r�solution de Pl�khanov � c�t� du nom de Strouv�) ? Ce sont les ouvriers qui connaissent fort peu ou ne connaissent pas du tout les � tendances lib�rales ou lib�rales d�mocratiques � en Russie. On se demande quelle doit �tre l'attitude de notre congr�s vis-�-vis de ces ouvriers ? Doit-il charger les membres du Parti de faire conna�tre � ces ouvriers l'unique tendance lib�rale bien d�finie existant en Russie, ou bien passer sous silence un nom peu connu de ces ouvriers justement � cause de l'insuffisance de leurs connaissances politiques ? Si le camarade Kostrov, apr�s avoir fait le premier pas � la suite du camarade Akimov, ne veut pas faire le second pas, il tranchera � coup s�r cette question dans la premier sens. Et l'ayant tranch�e dans le premier sens, il verra combien son argument �tait sans consistance. Ce qui est certain, c'est que les mots : Strouv� et Osvobojd�ni�, dans la r�solution de Pl�khanov, peuvent �clairer les ouvriers infiniment plus que les mots : � tendance lib�rale ou d�mocratique lib�rale � dans la r�solution de Starover.
A l'heure actuelle, l'ouvrier russe ne peut faire pratiquement connaissance avec les tendances politiques quelque peu franches de notre lib�ralisme autrement que par l'Osvobojd�ni�. Les publications lib�rales l�gales ne valent rien ici, parce que trop n�buleuses. Et c'est contre les gens de l'Osvobojd�ni� que nous devons diriger avec le plus de z�le possible (et devant les masses ouvri�res aussi nombreuses que possible) l'arme de notre critique, afin qu'au moment de la r�volution de demain le prol�tariat russe puisse, par la v�ritable critique des armes, paralyser les tentatives in�vitables de ces messieurs de r�tr�cir le caract�re d�mocratique de la r�volution.
�A part la � perplexit� �, dont j'ai parl� plus haut, du camarade Egorov � propos de � l'appui � pr�t� par nous au mouvement d'opposition et r�volutionnaire, les d�bats sur les r�solutions n'ont pas fourni de documentation int�ressante, et d'ailleurs il n'y a presque pas eu de d�bats.
Le congr�s a cl�tur� ses travaux par un bref rappel du pr�sident sur le caract�re imp�ratif des d�cisions du congr�s pour tous les membres du Parti.
Notes
[1] Voir ma � Lettre � la r�daction de l'Iskra �, p. 5, et les proc�s-verbaux de la Ligue, p. 53.
[2] Voir p. 140 des proc�s-verbaux, discours d'Akimov : � ... on me dit qu'en ce qui concerne les �lections � l'organe central nous en parlerons � la fin �; discours de Mouraviev contre Akimov � qui prend trop � c�ur la question concernant la future r�daction de l'or�gane central � (p. 141); discours de Pavlovitch d�clarant que, en d�signant l'organe, nous avons re�u � des mat�riaux concrets sur lesquels nous pouvons faire les op�rations dont le camarade Akimov se pr�occupe tellement �, et que, en ce qui concerne la � subordina�tion � de l'Iskra aux �d�cisionsdu Parti � il ne saurait y avoir l'ombre d'un doute (p. 142); discours de Trotsky : � du moment que nous ne confirmons pas la r�daction, qu'est‑ce que nous confirmons dans l'Iskra ? ... Cen'est pas le nom, mais l'orientation ... ce n'est pasle nom, mais le drapeau � (p. 142); discours de Martynov : ... � J�es�time, comme du reste beaucoup d'autres camarades, qu'en discutant la reconnaissance de l'Iskra, en tant que journal d'une certaine orien�tation, comme notre organe central, nous ne devons pas parler tout de suite du mode d'�lection ou de la confirmation de sa r�daction; on en reparlera plus tard, � un endroit appropri� de l'ordre du jour � ...(p. 143).
[3] A quelles � asp�rit�s� pr�cis�ment faisait allusion le camarade Possadovski, nous n'avons pas pu le savoir au congr�s. Mais le camarade Mouraviev, � la m�me s�ance (p. 322), a contest� que sa pen�s�e ait �t� fid�lement rendue, et, lors de l'approbation des proc�s�-verbaux, il a d�clar� nettement qu'il � avait parl� des asp�rit�s qui s'�taient manifest�es dans les d�bats du congr�s sur diff�rents points, asp�rit�s portant un caract�re de principe, et dont l'existence � l'heure actuelle constitue d�j�, malheureusement, un fait que personne ne s'aviserait de nier � (p. 353).
[4] Cf. le discours du camarade Possadovski ... � En choisissant trois personnes sur les six de l'ancienne r�daction, vous reconnaissez par l� que les trois autres sont inutiles, superflues. Or, vous n'avez pour cela ni le droit ni aucune raison. �
[5] Le camarade
Martov, dans son Etat de si�ge, s'est comport� � l'�gard de cette
question comme � l'�gard de tous les autres pro�bl�mes trait�s par lui. Il ne
s'est pas donn� la peine de tracer de la controverse un tableau d'ensemble.
Tr�s discr�tement, il a tourn� la seule, la v�ritable question de principe qui
est remont�e � la surface de ce d�bat : les politesses affables ou le choix des
responsables ? Le point de vue de parti ou l'atteinte port�e aux Ivan
Ivanovitch ? Cette fois encore le camarade Martov s'est content� d�arracher des
passages isol�s et d�cousus de cet incident, en y ajoutant toute sorte
d'invectives � mon adresse. C'est bien peu, camarade Martov !
Le camarade Martov s'accroche surtout � moi, en me
demandant pourquoi l'on n'avait pas �lu au congr�s les camarades
Axelrod, Zassoulitch et Starover. Le point de vue petit-bourgeois, adopt� par lui,
l'emp�che de voir l'incongruit� de ces questions (pourquoi ne le
demanderait‑il pas � son coll�gue de r�daction, le camarade Pl�khanov ?).
Si j'estime comme � manquant de tact � la conduite de la minorit� au congr�s en
ce qui concerne les six, et insiste en m�me temps pour que la chose soit connue
dans le Parti, il y aurait d'apr�s Martov, une contradiction. Il n'y a point l�
de contradiction, comme pourrait bien s'en rendre compte ais�ment Martov s'il
voulait se donner la peine de faire un expos� suivi de toutes les
p�rip�ties du d�bat, et non de ses fragments. C'�tait manquer de tact
que de poser la question d'un point de vue petit-�bourgeois, en en appelant �
la piti� et � l'offense; la publicit� du d�bat au sein du Parti exigerait une
appr�ciation, quant au fond, des avantages attach�s au groupe de six sur
le groupe de trois, l'appr�ciation des candidats � un poste, l'appr�ciation des
nuances : or, la minorit� n'en a m�me souffl� mot au congr�s.
En �tudiant de pr�s les proc�s-verbaux, le camarade
Martov aurait pu relever dans les discours des d�l�gu�s tout un ensemble d'arguments
contre les six. Voici des extraits de ces discours : premi�rement, l'ancien
groupe de six laisse apercevoir nettement des asp�rit�s sous le rapport des
nuances de principe; deuxi�mement, une simplification technique du travail
r�dactionnel serait d�sirable, troisi�mement, les int�r�ts de la cause passent
avant les mani�res petites-bourgeoises; seule l'�lection permettra de placer �
chaque poste des personnes qui conviennent; quatri�mement, on ne saurait
limiter la libert� d'�lection par le congr�s; cinqui�mement, le Parti n'a pas
seulement besoin � pr�sent d'un groupe litt�raire dans l'organe central;
l'organe central n'a pas seulement besoin de litt�rateurs, mais aussi
d'administrateurs; sixi�mement, l'organe central doit disposer de personnes
parfaitement d�termin�es, connues du congr�s; septi�mement, un coll�ge
de six est souvent inapte au travail, et son travail ne se fait pas gr�ce �
des statuts irr�guliers, mais en d�pit de cela; huiti�mement, diriger un
journal est l'affaire duParti (et non d'un cercle), etc. Que le
camarade Martov essaie s'il s'int�resse tellement aux causes de la non‑�lection
de comprendre, chacune de ces consid�rations et d'en r�futer ne f�t‑ce
qu'une seule.
[6] C'est ainsi que le camarade Sorokine, � la m�me s�ance, avait compris les paroles du camarade Deutsch (cf p. 324 : � dialogue violent avec Orlov �). Le camarade Deutsch explique (p. 351) qu'il n�a rien dit d'analogue �. mais il reconna�t sur‑le‑champ qu'il a dit quelque chose de tr�s, tr�s � analogue �. Je n'ai pas dit : qui se d�cidera, explique le camarade Deutsch, j'ai dit : je suis curieux de voir qui se d�cidera (sic ! le camarade Deutsch se corrige, tom�bant de fi�vre en chaud mal !) � soutenir une proposition aussi cri�minelle (sic !) que l'�lection d'un groupe de trois � (p. 351). Le camarade Deutsch n'a pas r�fut�, il a confirm� les paroles du camarade Sorokine. Il a confirm� le reproche de ce dernier disant que � toutes les notions se sont brouill�es ici � (dans les arguments de la minorit� en faveur des six). Le camarade Deutsch a confirm� l'opportunit� du rappel fait par le camarade Sorokine de cette v�rit� premi�re, que � nous sommes membres du Parti et devons agir en nous laissant guider exclusivement par des consid�rations politiques �. Crier au caract�re criminel des �lections, c'est s'abaisser non seulement � une attitude petite‑bourgeoise, mais simplement jusqu'au scandale !
[7] Voir le pr�sent tome, pp. 325‑326. (N.R.)
[8] Le camarade Martov fait sans doute allusion � l'expression du camarade Possadovski � asp�rit�s �. Je le r�p�te : le camarade Possadovski n'a cependant pas expliqu� au congr�s o� il voulait en venir, et le camarade Mouraviev, qui s'est servi de la m�me expression, a expliqu� qu'il avait parl� des asp�rit�s de principe qui s'�taient fait jour dans les d�bats du congr�s. Les lecteurs se rappelleront que le seul exemple de v�ritables d�bats de principe, auxquels avaient pris part quatre r�dacteurs (Pl�khanov, Martov, Axelrod et moi) concernait le concernait le � 1 des statuts, et que les camarades Martov et Starover se sont plaints par �crit contre la � fausse accusation d'opportunisme �, un des arguments en faveur du � changement � de la r�daction. Dans cette lettre, le camarade Martov apercevait une liaison claire de l' � opportunisme � avec le plan de changement de la r�daction, mais il s'est content� au congr�s de faire une allusion n�buleuse � � certaines frictions �. La � fausse accusation d'opportunisme � est d�j� oubli�e !
[9] Le camarade Martov ajoute encore : � Ce r�le, il n'y a que Riazanov qui puisse l'accepter, mais non le Martov que vous connaissez, je pense, d�apr�s son travail. � Comme il s'agissait d'une attaque personnelle contre Riazanov, le camarade Martov y a renonc�. Mais Riazanov a figur� au congr�s en qualit� de nom commun, non point pour telles ou telles de ses qualit�s personnelles (il serait d�plac� d'en parler), mais pour la physionomie politique du groupe � Borba �, pour ses erreurs politiques. Le camarade Martov a parfaitement raison de retirer ses attaques personnelles pr�sum�es ou r�ellement inflig�es, mais il ne faut pas oublier pour autant les erreurs politiques qui doivent servir de le�on au Parti. Le groupe � Borba � a �t� accus� � notre congr�s d'avoir apport� le � chaos organique � et � le fractionnement qu'aucune consid�ration de principe ne provoquait � (p. 38, discours du camarade Martov). Pareille conduite politique m�rite assur�ment d'�tre bl�m�e non seulement lorsque nous la voyons se manifester au sein d'un petit groupe avant le congr�s du Parti en p�riode de chaos g�n�ral mais aussi apr�s le congr�s, alors que le chaos a �t� dissip�, cela de la part m�me de la majorit� de la r�daction de l'Iskra et de la majorit� du groupe � Lib�ration du Travail �.
[10] Voir L�nine, �uvres, Paris‑ Moscou, t. 6, p. 530. (N.R.)
[11] En fran�ais dans le texte. (N.R.)
[12] Voir L�nine, �uvres, t. 6, p. 531‑532 (N. R.)
[13] En quoi se sont manifest�s au congr�s l�h�sitation, l'instabilit� et le flottement de la minorit� iskriste ? Tout d'abord dans les phrases opportunistes sur le � 1 des statuts; en second lieu, dans la coalition avec les camarades Akimovet Liber, laquelle s'est vite d�velopp�e dans la seconde moiti� du congr�s; en troisi�me lieu, dans l'aptitude � ravaler le probl�me de l'�lection des responsables � l'organe central au niveau de l'esprit petit-bourgeois, � des mots pitoyables et m�me � des intrusions dans l'�me d'autrui. Et apr�s le congr�s toutes ces qualit�s charmantes ont fleuri, et les boutons de rose ont donn� des piquants.
[14] Je traduis par les mots intellectuel, intelligentsia, les termes allemands Literat, Literatentum, qui englobent non seulement les litt�rateurs, mais tous les hommes instruits, les repr�sentants des professions lib�rales en g�n�ral, du travail intellectuel (brain worker, comme disent les Anglais), � la diff�rence des repr�sentants du travail manuel.
[15] Ce qui caract�rise �minemment la confusion qu'ont apport�e dans toutes les questions d'organisation nos partisans de Martov, c�est que, tout en op�rant un tournant vers Akimov et un d�mocratisme incongru, ils fulminent en m�me temps contre l'�lection d�mocratique de la r�daction, l'�lection au congr�s, arr�t�e d'avance par tout le monde ! Et c'est l�, peut-�tre, votre principe, messieurs ?
[16] K. Kautsky : � Franz Mehring �, Neue Zeit, XXII, I, S. 1011903 n� 4. (N.R.)
[17] Voir pp. 337, 338, 340, 352 et autres des proc�s-verbaux du congr�s.
[18] p. 342. Il s'agit de l'�lection d'un cinqui�me membre au Conseil. 24 bulletins (44 voix au total) ont �t� pr�sent�s, dont deux blancs.
[19] Au congr�s
de la Ligue, le camarade Martov a produit encore cet argument contre la
r�solution du camarade Pl�khanov : � La principale objection contre cette
r�solution, son principal d�faut, est qu�elle m�connait enti�rement le fait que
notre devoir est de ne pas d�rober, dans la lutte contre l'autocratie, � une
alliance avec les �l�ments d�mocratiques lib�raux. Le camarade L�nine aurait
appel� une telle tendance une tendance � la Martynov. Dans la nouvelle Iskra
cette tendance se manifeste d�j� � (p. 88).
Ce passage est une collection de � perles � d'une rare
richesse. 1. Les propos sur l'alliance avec les lib�raux constituent une
extr�me confusion. Personne n'a m�me parl� d'alliance, camarade Martov,
seulement d'accords provisoires ou priv�s. C'est une grande diff�rence. 2.
Si Pl�khanov dans la r�solution m�conna�t l'� alliance � incroyable et ne
parle, en g�n�ral, que de � soutien �, ce n'est point l� un d�faut, mais une
qualit� de sa r�solution. 3. Le camarade Martov ne se donnerait‑il
pas la peine de nous expliquer par quoi se caract�risent, en g�n�ral, les �
tendances � la Martynov � ? Ne nous dirait‑il pas le rapport de ces
tendances � l'�gard de l'opportunisme ? N'�tudierait‑il pas le rapport
tendances avec le � 1 des statuts ? 4. Positivement, je br�le
d'impatience d'apprendre du camarade Mar�tov comment se sont manifest�es les
� tendances � la Martynov � dans la � nouvelle � Iskra. Je
vous en prie, camarade Martov, d�bar�rassez‑moi au plus vite des
tourments de l'attente !
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |