1922 |
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Lettre à un soldat de l’Armée rouge
mai 1922
Ami soldat de l’Armée rouge !
Je t’écris à l’occasion du 1er mai. Et tu lis ce que j’écris. Le fait de savoir lire et écrire nous lie l’un à l’autre. Là est la force de l’instruction.
Tout ce que des milliers de générations humaines avant nous out vu, éprouvé, accompli, est noté dans les livres. Tout ce que les hommes ont appris jusqu’à ce jour y est inscrit. Et dès que tu sais lire et écrire, tout cela t’est désormais accessible.
C’est l’Armée rouge qui t’a appris à lire. Je te félicite fraternellement pour ce grand succès, car tu as maintenant en main la clé qui ouvre la porte de la science.
Mais ne t’arréte pas à mi-chemin. Le demi-alphabétisé oublie souvent tout. Il faut renforcer sa capacité à lire, puis sa capacité à écrire. Il faut apprendre à lire couramment, facilement, librement, sans effort ni hésitation. Exerce-toi à lire pendant chacune de tes minutes de liberté.
Combien il y a dans le monde de magnifiques vers, chants, récits, livres d’histoire et de science. Un océan entier de pensée humaine. Et combien va-t-on écrire encore de livres, plus beaux que tous les livres existant aujourd’hui ?
Les hommes ne piétinent pas, ils vont de l’avant. Dès que, nous aurons pansé les blessures de notre pays, nous allons relever l’économie, améliorer et embellir la vie, toute la population chez nous se libérera, et elle ira de l’avant.
Regarde donc, mon ami, ne reste pas immobile. Etudie, ne perds pas ton temps. Mets-toi au niveau des plus avancés !
Krasnoarnveiets, n° 47, mai l922