1908

"Nombre d'�crivains qui se r�clament du marxisme ont entrepris parmi nous, cette ann�e, une v�ritable campagne contre la philosophie marxiste. (...)
En ce qui me concerne, je suis aussi un � chercheur � en philosophie. Plus pr�cis�ment : je me suis donn� pour t�che, dans ces notes, de rechercher o� se sont �gar�s les gens qui nous offrent, sous couleur de marxisme, quelque chose d'incroyablement incoh�rent, confus et r�actionnaire."


Mat�rialisme et empiriocriticisme

L�nine

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La r�volution moderne dans les sciences de la nature et l’id�alisme philosophique

2: � La mati�re dispara�t �


On trouve cette expression textuelle dans les descriptions que donnent des d�couvertes les plus r�centes les physiciens contemporains. Ainsi, dans son livre L'�volution des sciences, L. Houllevigue intitule un chapitre traitant des nouvelles th�ories de la mati�re : � La mati�re existe‑telle ? �. � Voil� l'atome d�mat�rialis�, dit‑il... la mati�re dispara�t [1]. � Afin de montrer avec quelle facilit� les disciples de Mach tirent de l� des conclusions philosophiques radicales, prenons si vous voulez Valentinov. � La th�se selon laquelle l'explication scientifique du monde n'a de base solide � que dans le mat�rialisme �, n'est que fiction, �crit cet auteur, et qui plus est, fiction absurde � (p. 67). Et Valentinov cite comme destructeur de cette fiction absurde le physicien italien bien connu, Augusto Righi, selon lequel la th�orie des �lectrons � est moins une th�orie de l'�lectricit� qu'une th�orie de la mati�re ; le nouveau syst�me substitue tout bonnement l'�lectricit� � la mati�re � (Augusto Righi. Die moderne Theorie der physikalischen Erscheinungen, Leipzig, 1905, p. 131. Il y a une traduction russe) Cette citation faite (p. 64), Valentinov s'exclame :

� Pourquoi Augusto Righi se permet‑il cet attentat � la sainte mati�re ? Serait‑il solipsiste, id�aliste, criticiste bourgeois, empiriomoniste, ou pis encore ? �

Cette remarque, qui para�t � M. Valentinov un trait mortel d�coch� aux mat�rialistes, r�v�le toute son ignorance virginale du mat�rialisme philosophique. M. Valentinov n'a rien compris � la relation v�ritable entre l'id�alisme philosophique et la � disparition de la mati�re �. Pour ce qui est de la � disparition de la mati�re � dont il parle � la suite des physiciens contemporains, elle n'a aucun rapport avec la distinction gnos�ologique du mat�rialisme et de l'id�alisme. Adressons‑nous, pour �lucider ce point, � l'un des disciples de Mach les plus cons�quents et les plus lucides, K. Pearson. Le monde physique est form�, pour ce dernier, de s�ries de perceptions sensibles. Cet auteur donne de � notre mod�le mental du monde physique � le diagramme, suivant, non sans pr�ciser que les proportions n'y sont pas prises en consid�ration (The Grammar of Science, p. 282).

Simplifiant son diagramme, K. Pearson en a compl�tement �limin� le probl�me des rapports de l'�ther et de l'�lectricit� ou des �lectrons positifs et n�gatifs. Mais il n'importe. L'important c'est que, du point de vue id�aliste de Pearson, les � corps � sont consid�r�s comme des perceptions sensibles ; quant � la formation de ces corps � partir de particules, form�es � leur tour � partir de mol�cules, etc., elle a trait aux changements dans le mod�le du monde physique, et nullement � la question de savoir si les corps sont des symboles de sensations ou si les sensations sont des images de corps. Le mat�rialisme et l'id�alisme diff�rent par les solutions qu'ils apportent au probl�me des origines de notre connaissance, des rapports entre la connaissance (et le � psychique � en g�n�ral) et le monde physique ; la question de la structure de la mati�re, des atomes et des �lectrons n'a trait qu'� ce � monde physique �. Lorsque les physiciens disent que � la mati�re dispara�t �, ils entendent par l� que les sciences de la nature ramenaient jusqu'� pr�sent tous les r�sultats des recherches sur le monde physique � ces trois concepts ultimes : la mati�re, l'�lectricit�, l'�ther ; or les deux derniers subsistent seuls d�sormais, car on peut ramener la mati�re � l'�lectricit� et repr�senter l'atome semblable � un syst�me solaire infiniment petit dans lequel des �lectrons n�gatifs gravitent avec une vitesse d�termin�e (extr�mement grande, comme nous l'avons vu) autour d'un �lectron positif. On arrive ainsi � ramener le monde physique � deux ou trois �l�ments au lieu de plusieurs dizaines (dans la mesure o� les �lectrons positifs et n�gatifs repr�sentent � deux mati�res fondamentales distinctes �, comme s'exprime le physicien Pellat, cit� par Rey, l.c., pp. 294‑295). Les sciences de la nature conduisent donc � l'� unification de la mati�re � (ibid.) [2], tel est le sens r�el de la phrase sur la disparition de la mati�re, sur la substitution de l'�lectricit� � la mati�re, etc., qui d�route tant de gens. � La mati�re dispara�t �, cela veut dire que dispara�t la limite jusqu'� laquelle nous connaissions la mati�re, et que notre connaissance s'approfondit ; des propri�t�s de la mati�re qui nous paraissaient auparavant absolues, immuables, primordiales (imp�n�trabilit�, inertie, masse, etc.) disparaissent, reconnues maintenant relatives, inh�rentes seulement � certains �tats de la mati�re. Car l'unique � propri�t� � de la mati�re, que reconna�t le mat�rialisme philosophique, est celle d'�tre une r�alit� objective, d'exister hors de notre conscience.

L'erreur de la doctrine de Mach en g�n�ral et de la nouvelle physique de Mach, c'est de ne pas prendre en consid�ration cette base du mat�rialisme philosophique et ce qui s�pare le mat�rialisme m�taphysique du mat�rialisme dialectique. L'admission d'on ne sait quels �l�ments immuables, de l'� essence immuable des choses �, etc., n'est pas le mat�rialisme ; c'est un mat�rialisme, m�taphysique, c'est‑�‑dire antidialectique. J. Dietzgen soulignait pour cette raison que � l'objet de la science est infini �, que � le plus petit atome � est aussi incommensurable, inconnaissable � fond, aussi in�puisable que l'infini, � la nature n'ayant dans toutes ses parties ni commencement ni fin � (Kleinere philosophische Schriften, pp. 229‑230). Engels citait pour cette raison, en critiquant le mat�rialisme m�caniste, la d�couverte de l'alizarine dans le goudron de houille. Si l'on veut poser la question au seul point de vue juste, c'est‑�‑dire au point de vue dialectique‑mat�rialiste, il faut se demander : les �lectrons, l'�ther et ainsi de suite existent‑ils hors de la conscience humaine, en tant que r�alit� objective ou non ? A cette question les savants doivent r�pondre et r�pondent toujours sans h�siter par l'affirmative, de m�me qu'ils n'h�sitent pas � admettre l'existence de la nature ant�rieurement � l'homme et � la mati�re organique. La question est ainsi tranch�e en faveur du mat�rialisme, car le concept de mati�re ne signifie, comme nous l'avons d�j� dit, en gnos�ologie que ceci : la r�alit� objective existant ind�pendamment de la conscience humaine qui la r�fl�chit.

Mais le mat�rialisme dialectique insiste sur le caract�re approximatif, relatif, de toute proposition scientifique concernant la structure de la mati�re et ses propri�t�s, sur l'absence, dans la nature, de lignes de d�marcation absolues, sur le passage de la mati�re mouvante d'un �tat � un autre qui nous para�t incompatible avec le premier, etc. Quelque singuli�re que paraisse au point de vue du � bon sens � la transformation de l'�ther impond�rable en mati�re pond�rable et inversement ; quelque � �trange � que soit l'absence, chez l'�lectron, de toute autre masse que la masse �lectromagn�tique ; quelque inhabituelle que soit la limitation des lois m�caniques du mouvement au seul domaine des ph�nom�nes de la nature et leur subordination aux lois plus profondes des ph�nom�nes �lectro‑magn�tiques, etc., tout cela ne fait que confirmer une fois de plus le mat�rialisme dialectique. La nouvelle physique a d�vi� vers l'id�alisme, principalement parce que les physiciens ignoraient la dialectique. Ils ont combattu le mat�rialisme m�taphysique (au sens o� Engels employait ce mot, et non dans son sens positiviste, c'est‑�‑dire inspir� de Hume) avec sa � m�canicit� � unilat�rale, et jet� l'enfant avec l'eau sale. Niant l'immuabilit� des propri�t�s et des �l�ments de la mati�re connus jusqu'alors, ils ont gliss� � la n�gation de la mati�re, c'est‑�‑dire de la r�alit� objective du monde physique. Niant le caract�re absolu des lois les plus importantes, des lois fondamentales, ils ont gliss� � la n�gation de toute loi objective dans la nature ; les lois naturelles, ont‑ils d�clar�, ne sont que pures conventions, � limitation de l'attente �, � n�cessit� logique �, etc. Insistant sur le caract�re approximatif, relatif, de nos connaissances, ils ont gliss� � la n�gation de l'objet ind�pendant de la connaissance, refl�t� par cette derni�re avec une fid�lit� approximative et une relative exactitude. Et ainsi de suite � l'infini.

Les r�flexions de Bogdanov sur l’ � essence immuable des choses � expos�es en 1899, les r�flexions de Valentinov et de louchk�vitch sur la � substance �, etc., ne sont �galement que les fruits de l'ignorance de la dialectique. Il n'y a d'immuable, d'apr�s Engels, que ceci : dans la conscience humaine (quand elle existe) se refl�te le monde ext�rieur qui existe et se d�veloppe en dehors d'elle. Aucune autre � immuabilit� �, aucune autre � essence �, aucune � substance absolue �, au sens o� l'entend la philosophie oiseuse des professeurs, n'existe pour Marx et Engels. L'� essence � des choses ou la � substance � sont aussi relatives ; elles n'expriment que la connaissance humaine sans cesse approfondie des objets, et si, hier encore cette connaissance n'allait pas au‑del� de l'atome et ne d�passe pas aujourd'hui l'�lectron ou l'�ther, le mat�rialisme dialectique insiste sur le caract�re transitoire, relatif, approximatif de tous ces jalons de la connaissance de la nature par la science humaine qui va en progressant. L'�lectron est aussi in�puisable que l'atome, la nature est infinie, mais elle existe infiniment ; et cette seule reconnaissance cat�gorique et absolue de son existence hors de la conscience et des sensations de l'homme, distingue le mat�rialisme dialectique de l'agnosticisme relativiste et de l'id�alisme.

  Nous citerons deux exemples pour montrer les fluctuations inconscientes et spontan�es de la physique moderne entre le mat�rialisme dialectique, qui reste ignor� des sa�vants bourgeois, et le � ph�nom�nisme � avec ses in�vitables conclusions subjectivistes (et puis nettement fid�istes).

Augusto Righi, celui‑l� m�me que M. Valentinov n'a pas su interroger sur la question du mat�rialisme qui l'int�ressait pourtant, �crit dans l'introduction � son livre ‑ � La nature des �lectrons ou des atomes �lectriques demeure encore myst�rieuse ; peut‑�tre la nouvelle th�orie acquerra‑t‑elle n�anmoins � l'avenir une grande valeur philosophique, dans la mesure o� elle arrive � de nouvelles conclusions sur la structure de la mati�re pond�rable et tend � ramener tous les ph�nom�nes du monde ext�rieur � une origine unique.

� Du point de vue des tendances positivistes et utilitaires de notre temps, cet avantage peut n'avoir gu�re d'importance, et la th�orie peut �tre d'abord consid�r�e comme un moyen commode de mettre de l'ordre parmi les faits, de les confronter, de guider dans les recherches ult�rieures. Mais si l'on t�moigna par le pass� d'une confiance peut�-�tre trop grande en les facult�s de l'esprit humain, et si l'on crut saisir trop ais�ment les causes ultimes de toutes choses, on est aujourd'hui enclin � tomber dans l'erreur oppos�e � (l.c., p.3).

Pourquoi Righi se d�solidarise‑t‑il ici des tendances positivistes et utilitaires ? Parce que, ne professant sans doute aucun point de vue philosophique d�termin�, il se cramponne d'instinct � la r�alit� du monde ext�rieur et � l'id�e que la nouvelle th�orie n'est pas uniquement une � commodit� � (Poincar�), un � empiriosymbole � (louchk�vitch), une � harmonisation de l'exp�rience � (Bogdanov) et autres subterfuges analogues du subjectivisme, mais un progr�s dans la connaissance de la r�alit� objective. Si ce physicien avait pris connaissance du mat�rialisme dialectique, son jugement sur l'erreur oppos�e � celle de l'ancien mat�rialisme m�taphysique e�t peut-��tre le point de d�part d'une juste philosophie. Mais l'ambiance m�me o� vivent ces gens-l� les �carte de Marx et d'Engels, et les jette dans les bras de la plus banale philosophie officielle.

Rey, lui aussi, ignore absolument la dialectique. Mais il est contraint de constater � son tour qu'il y a parmi les physiciens modernes des continuateurs des traditions du � m�canisme � (c'est‑�‑dire du mat�rialisme). Kirchhoff, Hertz, Boltzmann, Maxwell, Helmholtz, lord Kelvin ne sont pas les seuls, dit‑il, � suivre la voie du � m�canisme �. � Purs m�canistes, et � certains points de vue, plus m�canistes que quiconque, et repr�sentant l'aboutissant du m�canisme, ceux qui, � la suite de Lorentz et de Larmor, formulent une th�orie �lectrique de la mati�re et arrivent � nier la constance de la masse en en faisant une fonction du mouvement. Tous sont m�canistes, parce qu'ils prennent leur point de d�part dans des mouvements r�els � (c'est Rey qui souligne, pp. 290‑291).

� ... Si, par exemple, les hypoth�ses r�centes de Lorentz, de Larmor et de Langevin, arrivaient � avoir, gr�ce � certaines concordances exp�rimentales, une base suffisamment solide pour asseoir la syst�matisation physique, il serait certain que les lois de la m�canique actuelle ne seraient plus qu'une d�pendance des lois de l'�lectromagn�tisme ; elles en formeraient comme un cas sp�cial dans des limites bien d�termin�es. La constance de la masse, notre principe de l'inertie ne seraient plus valables que pour les vitesses moyennes des corps, le terme � moyen � �tant pris par rapport � nos sens et aux ph�nom�nes qui constituent notre exp�rience g�n�rale. Un remaniement g�n�ral de la m�canique s'ensuivrait et, par suite, un remaniement g�n�ral de la syst�matisation physique.

� Le m�canisme serait‑il abandonn� ? En aucune fa�on la pure tradition m�caniste continuerait � �tre suivie, et le m�canisme suivrait les voies normales de son d�veloppement � (p. 295).

� La physique �lectronique, qui doit �tre rang�e parmi les th�ories d'esprit g�n�ral m�caniste, tend � imposer actuellement sa syst�matisation � la physique. Elle est d'esprit m�caniste, bien que les principes fondamentaux de la physique ne soient plus fournis par la m�canique, mais par les donn�es exp�rimentales de la th�orie de l'�lectricit�, parce que : 1� Elle emploie des �l�ments figur�s, mat�riels, pour repr�senter les propri�t�s physiques et leurs lois ; elle s'exprime en termes de perception. 2� Si elle ne consid�re plus les ph�nom�nes physiques comme des cas particuliers des ph�nom�nes m�caniques, elle consid�re les ph�nom�nes m�caniques comme un cas particulier des ph�nom�nes physiques. Les lois de la m�canique sont donc toujours en continuit� directe avec les lois de la physique ; et les notions de la m�canique restent du m�me ordre que les notions physico‑chimiques. Dans le m�canisme traditionnel, c'�taient les mouvements calqu�s sur les mouvements relativement lents, qui, �tant les seuls connus et les plus directement observables, avaient �t� pris... pour types de tous les mouvements possibles. Les exp�riences nouvelles au contraire montrent qu'il faut �tendre notre conception des mouvements possibles. La m�canique traditionnelle reste tout enti�re debout, mais elle ne s'applique plus qu'aux mouvements relativement lents... A des vitesses consid�rables, les lois du mouvement sont autres. La mati�re para�t se r�duire � des particules �lectriques, �l�ments derniers de l'atome.. 3� Le mouvement, le d�placement dans l'espace, reste l'�l�ment figuratif unique de la th�orie physique. 4� Enfin ‑ ce qui, au point de vue de l'esprit g�n�ral de la science physique, prime toute autre consid�ration, ‑ la conception de la science physique, de ses m�thodes, de ses th�ories et de leur rapport avec l'exp�rience, reste absolument identique � celle du m�canisme et � la conception de la physique depuis la Renaissance � (pp. 46 et 47).

J'ai cit� ces longs extraits de Rey, car sa crainte perp�tuelle de tomber dans la � m�taphysique mat�rialiste � ne permet pas d'exposer autrement ses affirmations. Quelle que soit l'aversion de Rey et des physiciens qu'il cite, � l'�gard du mat�rialisme, il n'en est pas moins vrai que la m�canique calquait les lents mouvements r�els, tandis que la nouvelle physique calque les mouvements r�els qui s'accomplissent � des vitesses prodigieuses. Le mat�rialisme consiste justement � admettre que la th�orie est un calque, une copie approximative de la r�alit� objective. Nous ne pourrions souhaiter de meilleure confirmation du fait que la lutte se poursuit, au fond, entre les tendances id�alistes et mat�rialistes, que celle qui nous est donn�e par Rey lorsqu'il dit qu'il existe, parmi les physiciens modernes, � une r�action contre l'�cole conceptuelle (celle de Mach) et l'�cole �nerg�tique �, et lorsqu'il classe les physiciens professant la th�orie des �lectrons parmi les repr�sentants de cette r�action (p. 46). Il importe seulement de ne pas oublier que, outre les pr�jug�s communs � l'ensemble des philistins instruits, contre le mat�rialisme, les th�oriciens les plus marquants se ressentent de leur ignorance compl�te de la dialectique.


Notes

[1] L. Houllevigue : L'�volution des sciences, Paris (A. Collin), 1908, pp. 63, 87, 88; cf. l'article du m�me auteur � Les id�es des physiciens sur la mati�re � dans l'Ann�e Psychologique, 1908.

[2] Cf. Oliver Lodge, Sur les �lectrons, Paris, 1906, p. 159 : � L'explication �lectrique de la mati�re �, la reconnaissance de la � substance fondamentale � dans l'�lectricit� constitue � l'ach�vement th�orique et prochain de ce que les philosophes ont toujours recherch�, c'est-�‑dire l'unification de la mati�re �. Cf. aussi Augusto Righi : �ber die Struktur der Materie, Leipzig, 1908 ; J. J. Thomson : The Corpuscular Theory of Matter, London 1907 ; P. Langevin : La physique des �lectrons, dans la Revue g�n�rale des sciences, 1905, pp. 257‑276.


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