Lénine
Le développement du capitalisme en Russie
Chapitre IV : LE PROGRÈS DE L'AGRICULTURE COMMERCIALE
V. SUITE. LA D�COMPOSITION DE LA PAYSANNERIE DANS LA R�GION D'INDUSTRIE LAITI�RE
Quand on lit les textes consacr�s � l'influence de l'industrie laiti�re sur la situation de la paysannerie, on se heurte � chaque instant � des contradictions: d'une part, ces textes nous parlent du progr�s �conomique, de l'augmentation des revenus, de l'am�lioration de la technique agricole, des achats d'instruments perfectionn�s et, d'autre part, ils nous disent que l'alimentation est de plus en plus mauvaise, qu'on voit appara�tre de nouvelles formes de servitude et qu'on assiste � la ruine de la paysannerie. Connaissant les faits que nous avons expos�s au chapitre II, ces contradictions ne doivent pas nous �tonner: si ces avis sont contradictoires, c'est parce qu'ils portent sur des groupes oppos�s de la paysannerie. Pour mieux juger de ce probl�me, examinons les donn�es qui classent les foyers paysans d'apr�s le nombre de vaches qu'ils poss�dent [1], [2].
On voit que la fa�on dont les vaches sont r�parties entre les paysans de la zone sans tchernoziom ressemble �norm�ment � la fa�on dont sont r�parties les b�tes de travail entre les paysans des provinces � tchernoziom (voir le chapitre II). Dans la r�gion que nous sommes en train d'examiner, la concentration est plus pouss�e pour les vaches que pour les b�tes de trait. Cela montre clairement que la d�composition de la paysannerie est �troitement li�e � l'agriculture commerciale, telle qu'elle se pratique dans la contr�e. Les donn�es suivantes (malheureusement elles sont incompl�tes) font, elles aussi, ressortir cette liaison. Si on prend les totaux de la statistique des zemstvos (voir M. Bagov�chtchenski: ces totaux portent sur 122 districts de 21 provinces), on obtient une moyenne de 1,2 vache par foyer. Il semble donc que la paysannerie de la zone sans tchernoziom est plus riche en vaches que celle de la zone des Terres Noires et que la paysannerie de la province de P�tersbourg est encore plus riche que celle de la zone sans tchernoziom prise dans son ensemble. Mais d'un autre c�t�, dans 123 districts de 22 provinces, il n'y a que 13% des foyers qui n'ont pas de b�tail alors que dans les 18 districts que nous avons examin�s, il y en a 17% et que dans les 6 districts de la province de P�tersbourg, il y en a 18,8%. On voit par cons�quent que c'est dans cette derni�re province, ensuite dans la zone sans tchernoziom que la d�composition de la paysannerie est le plus avanc�e (pour le domaine qui nous occupe) : cela nous montre clairement que l'agriculture commerciale est bien le principal agent de cette d�composition.
Des donn�es ci-dessus, il ressort que pr�s de la moiti� des foyers paysans (� savoir ceux qui n'ont pas de vache ou qui n'en ont qu'une) ne peuvent prendre qu'une part n�gative aux avantages de l'industrie laiti�re. En effet, quand un paysan qui ne poss�de qu'une vache vend son lait, c'est qu'il y est pouss� par la mis�re, car cela se r�percute sur l'alimentation de ses enfants. Par contre, il est probable que les foyers qui poss�dent 3 vaches et plus (soit environ 1/5 du total) d�tiennent plus de la moiti� de l'industrie laiti�re car selon toute vraisemblance, leur b�tail est de meilleure qualit� et le rendement de leur exploitation est plus �lev� que celui du paysan "moyen� [3]. Les donn�es concernant le district de P�tersbourg, o� l'industrie laiti�re et le capitalisme en g�n�ral ont atteint un haut niveau de d�veloppement nous apportent une illustration int�ressante de cette conclusion [4]. Dans la banlieue de P�tersbourg o� l'essentiel de la population est russe, l'industrie laiti�re est particuli�rement d�velopp�e; les cultures fourrag�res (qui occupent 23,5% des labours conc�d�s, contre 13,7% dans l'ensemble du district), l'avoine (52,3% des labours) et la pomme de terre (10,1%) sont les cultures les plus r�pandues. L'agriculture est sous l'influence directe du march� de P�tersbourg qui a besoin d'avoine, de pommes de terre, de foin, de lait et de chevaux, employ�s comme force de traction (l.c., 168). �L'industrie du lait� occupe 46,3% des familles enregistr�es. Le lait de 91% des vaches est destin� � la vente et fournit un revenu de 713470 roubles (soit 203 roubles par famille et 77 roubles par vache). Au fur et � mesure que l'on se rapproche de P�tersbourg, la qualit� du b�tail s'am�liore, de m�me que les soins qui leur sont donn�s. Le lait est �coul� de deux mani�res: 1) il est acquis sur place par les revendeurs; 2) il est vendu � P�tersbourg � des �fermes laiti�res�, etc. Cette derni�re mani�re est beaucoup plus avantageuse, mais �la majorit� des exploitants (� savoir ceux qui ont une ou deux vaches, et parfois m�me plus) ... n'ont pas le possibilit� d'aller livrer leur produit directement � St-P�tersbourg�, car ils ne poss�dent pas de cheval, le transport en d�tail co�te trop cher, etc. Parmi les revendeurs on trouve non seulement des marchands sp�cialis�s mais �galement des personnes poss�dant leur propre laiterie. Voici des chiffres qui portent sur deux cantons du district:
Si on se souvient que dans la zone sans tchernoziom la concentration du b�tail laitier est encore plus pouss�e que parmi ces 560 familles, on aura une id�e de la fa�on dont sont r�partis les avantages de l'industrie laiti�re dans cette zone. Il ne nous reste plus qu'� ajouter que 21,3% des familles paysannes du district de P�tersbourg emploient des ouvriers (comme toujours dans l'agriculture, la plus grande partie de ces ouvriers est embauch� � la journ�e). �Etant donn� que les foyers qui poss�dent une exploitation agricole compl�te� (dans ce district, ils ne repr�sentent que 40,4% du total) �sont � peu pr�s les seuls � embaucher des ouvriers agricoles, on doit en conclure qu'il y a plus de la moiti� de ces foyers qui ne peuvent se passer du travail salari� (p. 158).
Quel que soit l'endroit de la Russie consid�r�, qu'il s'agisse du district de P�tersbourg ou d'une quelconque Tauride, on voit que partout on retrouve les m�mes rapports �conomiques et sociaux au sein de la communaut�. Partout, des �moujiks laboureurs� (c'est l� une expression de M. N.-on) se d�gagent d'une minorit� de patrons et une masse de prol�taires ruraux. Toutefois, l'agriculture a ceci de particulier que la branche �conomique domin�e par le capitalisme diff�re selon les r�gimes. C'est ce qui explique que des rapports �conomiques identiques se manifestent, dans l'agriculture et dans la vie, sous des formes tr�s diff�rentes.
A partir du moment o� nous avons �tabli que dans la r�gion dont nous sommes en train de parler, la paysannerie se d�compose en classes antagonistes, nous n'avons aucune difficult� � comprendre les opinions contradictoires qui sont �mises sur le r�le de l'industrie laiti�re. Il est absolument normal que la paysannerie ais�e soit incit�e � d�velopper et � am�liorer l'agriculture et que cette impulsion provoque un d�veloppement des cultures fourrag�res qui deviennent partie int�grante de l'�levage commercial. On constate ce d�veloppement dans la province de Tver, par exemple: d'ores et d�j� 1/6 des foyers du district de Kachine (le plus avanc� de la province) s�ment du tr�fle (Recueil, t. XIII, 2, page 171). Il est int�ressant de noter que, proportionnellement, la part r�serv�e aux cultures fourrag�res est plus grande sur les terres achet�es que sur les terres conc�d�es: la bourgeoisie paysanne pr�f�re naturellement la propri�t� fonci�re priv�e � la propri�t� communautaire [5]. La Revue de la province de Iaroslavl (fascicule II, 1896) nous fournit une masse de donn�es sur le progr�s de cultures fourrag�res principalement sur les terres achet�es ou afferm�es [6], ainsi que sur la diffusion des instruments perfectionn�s: charrues, batteuses, rouleaux, etc. La fabrication du beurre et du fromage progresse � un rythme rapide. Depuis les ann�es 80, on observe le fait suivant dans la province de Novgorod: alors que dans l'ensemble l'�levage paysan se d�grade et marque une r�gression, il s'am�liore dans un certain nombre de localit�s, o� le lait peut �tre vendu � des conditions avantageuses et o� l'engraissage des veaux est pratiqu� depuis longtemps (Bytchkov: Essai d'enqu�te par foyers sur la situation �conomique et les exploitations paysannes dans trois cantons du district de Novgorod. Novgorod 1882). L'engraissage des veaux qui constitue une des branches de l'�levage commercial est assez r�pandu dans les provinces de Novgorod, Tver et en g�n�ral � proximit� des capitales (voir Le travail salari� libre, etc., publication du D�partement de l'Agriculture). �Pour que cette industrie soit rentable, �crit M. Bytchkov, il faut des paysans d�j� ais�s et qui poss�dent un grand nombre de vaches. Si on ne poss�de qu'une vache, ou m�me si on en poss�de deux qui sont peu productives, il est en effet absolument impossible d'engraisser des veaux� (1. c., page 101)[7].
Mais l'indice le plus marquant du d�veloppement �conomique de la bourgeoisie paysanne de cette r�gion, c'est l'embauche des ouvriers par les paysans. Les propri�taires fonciers de l'endroit se rendent bien compte qu'ils ont dor�navant des concurrents et dans les communications qu'ils adressent au D�partement de l'Agriculture, ils vont parfois jusqu'� expliquer que s'ils manquent de main-d'œuvre, c'est parce que les paysans ais�s la prennent (Le travail salari� libre, page 490). L'embauche des ouvriers par les paysans se retrouve dans les provinces de Iaroslavl, Vladimir. St-P�tersbourg, Novgorod (1. c., passim). De m�me, la Revue de la province de Iaroslavl contient une foule d'indications analogues.
Tous ces progr�s de la minorit� ais�e p�sent d'un poids �norme sur la masse des paysans pauvres. Prenons, par exemple, le canton de Koprine, district de Rybinsk, province de Iaroslavl, o� les fromageries ont connu un d�veloppement consid�rable gr�ce � l'initiative de V. I. Bandov, �le c�l�bre fondateur d'artels de fromagers� [8]. �Il va de soi que lorsque les paysans les plus pauvres qui ne poss�dent qu'une vache vont livrer leur lait � la fromagerie, ...leur alimentation en p�tit.� Les paysans ais�s, en revanche, am�liorent leur b�tail (pages 32-33). Le travail dans les fromageries constitue l'une des vari�t�s du travail salari�, tout un contingent d'ouvriers fromagers sp�cialis�s est recrut� parmi les jeunes paysans. Dans le district de Poch�khoni� �le nombre ... des fromageries et des beurreries augmente d'ann�e en ann�e�, mais �le profit qu'en retirent les exploitations paysannes est loin de compenser les inconv�nients qui en r�sultent pour la vie des paysans�. D'ailleurs, ceux-ci n'h�sitent pas � reconna�tre que souvent ils sont sous-aliment�s: en effet, d�s qu'une beurrerie ou une fromagerie s'ouvre dans une localit�, ils lui livrent leur lait et ils n'ont plus que du lait coup� d'eau pour leur alimentation. Les paiements en nature se g�n�ralisent (pp. 43, 54, 59 et autres), de sorte qu'on peut regretter que la loi interdisant ce genre de paiement dans les fabriques �capitalistes�, ne s'�tende pas � notre petite production �populaire� [9].
On voit que notre conclusion, selon laquelle la majorit� des paysans ne prend qu'une part n�gative aux progr�s de l'agriculture locale. se trouve confirm�e par les sp�cialistes. Par suite des progr�s de l'agriculture commerciale, les groupes inf�rieurs de la paysannerie voient leur situation se d�t�riorer et cessent d�finitivement de faire partie des agriculteurs. Notons que les �crivains populistes ont indiqu� cette contradiction, � savoir que le d�velopperaient de l'industrie laiti�re provoque une sous-alimentation des paysans (il semble que ce soit Engelhardt qui ait �t� le premier � la relever). Mais cela nous fournit pr�cis�ment un exemple de l'�troitesse avec laquelle les populistes jugent des ph�nom�nes qui affectent la paysannerie et l'agriculture. Ils signalent la contradiction sous une forme et dans une localit�, mais ils ne comprennent pas que cette contradiction est inh�rente � l'ensemble du r�gime �conomique et social et qu'elle se retrouve partout sous des formes diff�rentes. Ils notent qu'une �industrie annexe avantageuse� a un caract�re contradictoire, mais ils conseillent vivement d'implanter parmi les paysans toutes sortes d'autres �industries locales�. Ils remarquent le r�le contradictoire d'un des progr�s ruraux, mais ils ne se rendent pas compte que les machines, par exemple, jouent dans l'agriculture le m�me r�le politico-�conomique que dans l'industrie.
Notes
Les notes rajoutées par l’éditeur sont signalées par [N.E.]
[1]Chiffres de la statistique des zemstvos d'apr�s le Recueil r�capitulatif de M. Blagov�chtchenski. Le nombre total des foyers de ces 18 districts est de 303262 et non de 289079: il y en a donc pr�s de 14 000 qui n'ont pas �t� class�s d'apr�s le nombre de vaches. M. Blagov�chtchenski fournit des renseignements analogues pour deux autres districts de provinces � tchernoziom, mais ces districts ne semblent pas typiques. Pour onze districts de la province de Tver (Recueil des renseignements statistiques, t. XIII, 2), le pourcentage des foyers qui n'ont pas de vache par rapport � ceux qui poss�dent un lot conc�d� n'est pas �lev� (9,8 %). Mais, 48,4% des vaches appartiennent � 21,9% des foyers qui en poss�dent chacun au moins trois. Il y a 12,2% des foyers qui n'ont pas de cheval et il n'y en a que 5,1% qui poss�dent 3 chevaux et plus et ils ne d�tiennent que 13,9 % de la totalit� des chevaux. On voit donc que pour les chevaux, la concentration est moins pouss�e que pour les vaches. C'est l� un ph�nom�ne que l'on retrouve dans les autres provinces sans tchernoziom. (voir note suivante).
[2] Voir N. A. Blagov�chtchenski: L'exploitation paysanne - Relev� statistique des renseignements �conomiques fournis par les recensements par foyer des zemstvos. Tome I. Moscou. 1893. [N.E.]
[3] Il ne faut pas perche de vue ces donn�es sur les groupes oppos�s de la paysannerie, quand on rencontre des affirmations aussi mal fond�es que celle-ci : �Le revenu de l'�levage laitier qui est de 20 � 200 roubles par an et par foyer n'est pas seulement dans l'immense �tendue des provinces septentrionales un stimulant extr�mement important pour l'extension et l'am�lioration de l'�levage; il a �galement contribu� � l'am�lioration du syst�me de culture et m�me, � la diminution de l'exode des paysans qui partaient � la recherche d'un gagne-pain en procurant � la population un travail sur place: soins � donner au b�tail, mise en �tat des terres jusque-l� d�laiss�es.� (Les forces prod., t. III, p. 18.) Dans l'ensemble, l'�migration, loin de diminuer, augmente. Sa diminution dans telle ou telle contr�e peut �tre due soit � l'augmentation de la proportion des paysans ais�s, soit au d�veloppement du �travail chez soi�, c'est-�-dire d'un travail salari� pour des entrepreneurs ruraux de la localit�.
[4] Mat�riaux pour la statistique �conomique de la province de St-P�tersbourg, fasc. V, deuxi�me partie, St-Pb., 1887.
[5] On n'a not� d'am�lioration sensible pour l'entretien du gros b�tail � cornes que l� o� la vente du lait s'est d�velopp�e. (pp. 188-189, 193).
[6] Pp. 39, 65, 136, 150, 154, 167, 170, 177 et autres. Notre syst�me fiscal datant d'avant l'abolition du servage retarde, ici comme ailleurs, le progr�s agricole. �Par suite de l'entassement des fermes, �crit un correspondant, la culture des herbages est pratiqu�e partout dans le canton, mais le tr�fle est vendu pour couvrir les arri�r�s d'imp�ts� (p. 91). Les imp�ts dans cette province sont parfois si �lev�s que le paysan qui c�de de la terre doit encore payer une certaine somme au nouveau d�tenteur.
[7] Les �artels de fromagers� du canton de Koprine figurent dans l'Index des fabriques et usines, et la maison Blandov est la plus importante dans l'industrie fromag�re: en 1890, elle poss�dait 25 fabriques dans 6 provinces.
[8] Notons � ce propos que la diversit� des �m�tiers auxiliaires� de la paysannerie locale oblige M. Bytchkov � distinguer deux types de producteurs suivant l'importance du revenu. Il s'est trouv� que 3251 personnes (27,4% de la population) gagnent moins de 100 roubles; leur gain s'�l�ve � 102000 roubles, soit 31 roubles par t�te. 454 (3,8% de la population) gagnent plus de 100 roubles; leur gain est de 107000 roubles ou 236 roubles par t�te. Le premier groupe comprend principalement les ouvriers salari�s de tout genre; le second, les marchands, marchands de foin, de bois, etc.
[9] Voici une opinion int�ressante d'un �Vieux fabricant de beurre�: �Ceux qui connaissent le village d'aujourd'hui et qui se souviennent de ce qu'il �tait il y a 40 ou 50 ans seront frapp�s des changements qui s'y sont produits. Autrefois toutes les maisons se ressemblaient ext�rieurement et int�rieurement: aujourd'hui, on rencontre � c�t� des masures, des maisons bien repeintes; les richards vivent � c�t� des mis�reux; ceux qui festoient et m�nent joyeuse vie. � c�t� des humili�s et des offens�s. Autrefois on trouvait souvent des villages o� il n'y avait pas un seul paysan sans feu ni lieu; aujourd'hui; il s'en trouve au moins cinq et m�me une dizaine dans chaque village. Et pour dire la v�rit�, la fabrication du beurre y est pour beaucoup. En trente ans, elle a enrichi nombre de paysans, et leur a permis de peindre leurs maisons. Beaucoup, qui vendaient le lait en gros, ont vu cro�tre leur prosp�rit� pendant cette p�riode de d�veloppement de la fabrication du beurre, ont multipli� leurs troupeaux et achet� des terres, individuellement ou par communaut�s; mais un plus grand nombre encore sont devenus pauvres, des mis�reux sans feu ni lieu ont fait leur apparition dans les campagnes (Jizn, 1899. n° 8, d'apr�s le S�verny Kra�, 1899, n� 223). (Note de la deuxi�me �dition.)
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