1945

Tract signé : UNION COMMUNISTE (IVème Internationale), ronéoté, 2 pages


TRAVAILLEURS ! POUR COMMÉMORER LE 12 FÉVRIER 1934

Barta

2 février 1945

Tract


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TRAVAILLEURS !

Pour commémorer le 12 Février 1934, première victoire anti-fasciste des travailleurs en France, le PC, le PS et la CGT vous appellent à manifester le 11 Février votre volonté « de tout faire pour le front et pour gagner la guerre ».

Faire de la commémoration du 12 Février une journée de manifestation en faveur de la guerre, c'est tromper les ouvriers. Car la lutte commencée en Février 1934 était une lutte antifasciste justement parce que, basée sur la grève générale des masses travailleuses, elle était dirigée avant tout contre le capitalisme, qui engendre et la guerre et le fascisme. Quand les travailleurs commencèrent en France les magnifiques mouvements de masse depuis le 12 Février 34 jusqu'en Juin 36, c'était pour écarter la menace de dictature bourgeoise à l'intérieur et la guerre impérialiste à l'extérieur. Si la réaction et la guerre se sont quand même abattus sur les travailleurs, c'est parce que les dirigeants social-chauvins ont sauvé le capitalisme, en enseignant aux ouvriers qu'il fallait "savoir finir une grève".

Ces mêmes social-chauvins vous appellent aujourd'hui à manifester pour la continuation du massacre mondial déclenché et dirigé par les capitalistes ; ils disent aux ouvriers que c'est cela la lutte contre le fascisme. Mais quel genre de lutte anti-fasciste est celle qui exige à l'intérieur l'abandon de toute lutte pour la démocratie, de toute revendication ouvrière, qui aboutit à l'embrigadement des jeunes travailleurs sous les ordres des culottes de peau et des officiers supérieurs hier aux ordres de Pétain, à la dissolution des gardes civiques et à la soumission devant la police bourgeoise de tortionnaires et de profascistes? Quelle lutte anti-fasciste est celle qui abandonne tous les droits des ouvriers en faveur d'une entente avec la bourgeoisie (qui le 6 Février 1934 a soudoyé les bandes fascistes), et avec le gouvernement réactionnaire de de Gaulle aux ordres de cette bourgeoisie ?

Travailleurs ! La misère des hommes, des femmes et des enfants du peuple est chaque jour plus grande. Quels qu'aient été les événements militaires, chaque jour de guerre a ajouté un peu plus aux énormes souffrances et aux sacrifices du peuple. Mais pas un seul jour n'est passé sans que n'augmentent les profits des capitalistes et leur oppression sur les travailleurs. La guerre qu'ils mènent n'est pas une guerre anti-fasciste. C'est une guerre pour la défense de leur exploitations pétrolières et minières, de leurs investissements de capitaux, de leurs marchés coloniaux. C'est pour cela qu'ils instaurent la réaction à l'intérieur, c'est pour cela qu'ils reconstituent une armée impérialiste.

Travailleurs ! La journée du 11 Février doit être une journée de manifestation contre la guerre, contre la misère et contre le fascisme engendrés par notre propre bourgeoise.

Vous rendrez à cette journée de commémoration son véritable caractère en manifestant contre les restrictions de misère, contre l'affamement du peuple ; assez de discours : du pain, du beurre, du charbon, du gaz, de l'électricité !

À bas l'arbitraire patronal, à bas la spéculation et le marché noir : pour le contrôle ouvrier !

Contre les mesures anti-ouvrières et réactionnaires du gouvernement : à bas la mobilisation, vivent les Milices ouvrières !

À BAS L'UNION SACRÉE ! À BAS LA GUERRE IMPÉRIALISTE !

Ce cri des travailleurs doit retentir aux oreilles de tous ceux qui souffrent et qui en ont assez du massacre, les travailleurs de Belgique dont les mineurs ont déclenché la grève générale, les grévistes d'Angleterre. les ouvriers de Grèce et d'Italie, les affamés et les bombardés de Hollande et d'Allemagne, les manifestants de Lyon et de Denain ; il faut que la bourgeoisie de tous les pays voit monter la vague menaçante de ceux qui en ont assez de souffrir et de mourir.

"Si la bourgeoisie et les partis socialistes, qui la soutiennent, parviennent à vous empêcher d'entrer en lutte, si vous vous contentez de soupirs et d'inspirations stériles, si vous ne vous décidez point à monter à l'assaut et à donner votre âme et votre vie pour cette grande cause – celle de l'émancipation des travailleurs – alors le Capital pourra continuer tant qu'il voudra à gaspiller votre sang et votre bien. ...Car ce n'est que lorsque vous serez prêts à faire pour votre propre cause et votre propre libération dans la lutte contre le Capital, ne fût-ce qu'une partie des sacrifices que vous faites en ce moment sur les champs de bataille pour les intérêts des capitalistes, que vous serez en état de mettre fin à cette guerre et de poser des bases solides d'une paix durable qui, d'esclaves du Capital, vous transformera en hommes libres "

2 Février 1945
UNION COMMUNISTE (4ème Internationale)


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