1942 |
LA LUTTE de CLASSES - n° 3
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Les ouvriers transportés de force en Allemagne ont manifesté en chantant l'Internationale. Cette main tendue aux ouvriers allemands, quel coup de poing sur la gueule de Laval-Hitler ! |
25ème anniversaire de la Révolution russe
AUJOURD'HUI c'est aux ouvriers d'Europe de se débarrasser du joug capitaliste que défendent les Laval-Hitler !
Le 25 octobre (7 novembre) 1917, l'ancien empire des tsars, prison de dizaines de peuples et bastion de la réaction mondiale, s'écroule sous les coups du jeune et vaillant prolétariat de "toutes les Russies".
C'est le développement gigantesque des entreprises capitalistes en Russie à partir de 1898 qui par une exploitation féroce, jeta de bonne heure les ouvriers dans la lutte gréviste et révolutionnaire. Le prolétariat russe éduqué par les bolcheviks à l'école de classe du marxisme, fruit de la pensée scientifique occidentale, fut capable après trois années de guerre impérialiste, d'accomplir la révolution socialiste. La révolution d'Octobre qui s'inscrit dans l'histoire comme la suite de la Commune de Paris, première dictature du prolétariat que le monde ait connue, ouvrit une ère nouvelle non seulement pour les peuples de l'ancien empire despotique, mais pour tous les peuples.
Tandis que le prolétariat russe faisait jusqu'au bout sa révolution, le prolétariat des pays occidentaux (pays "civilisés" vivant de l'exploitation coloniale), trahi par ses dirigeants qui tinrent "jusqu'au bout" pour la "victoire", fut incapable d'empêcher le déclenchement d'une deuxième guerre impérialiste mondiale.
La lutte héroïque que mène depuis 16 mois l'Armée Rouge montre clairement aujourd'hui le contraste entre la volonté farouche de vivre des ouvriers et paysans soviétiques et le désarroi du prolétariat occidental qui a perdu ses droits et son niveau de vie qui faisait sa fierté. C'est parce que les ouvriers russes vivent depuis vingt ans dans les conditions d'une économie planifiée qui progresse par bonds, qu'ils défendent avec acharnement leur existence et le pays de la révolution ; et c'est parce que les ouvriers de France, d'Allemagne, d'Angleterre, etc... n'ont connu pendant l'après-guerre que le marasme d'une économie pourrissante qu'ils n'ont pu renverser par la révolution socialiste, qu'ils sont aujourd'hui la proie de l'impérialisme.
Aujourd'hui c'est notre tour à nous, ouvriers de France, d'Allemagne, d'Italie et des Balkans, de toute l'Europe, d'en finir avec le capitalisme qui saigne à blanc le continent, plonge dans la misère les masses populaires et étouffe toute tentative de pensée indépendante sous le poids de superstitions moyenâgeuses. C'est notre tour de reconstruire la société dans ses fondements mêmes.
Rappelons donc en ce jour d'anniversaire prolétarien les leçons essentielles de la révolution d'Octobre.
La victoire du prolétariat russe a été préparée par les conditions historiques et les efforts conscients d'une avant-garde marxiste. Pendant seize ans, depuis "Que Faire" ouvrage où Lénine jeta les bases du bolchevisme, jusqu'en 1917, en passant par la "répétition générale" de la révolution de 1905, le parti bolchevik sélectionna des cadres éprouvés et les masses apprirent à se battre contre l'ennemi capitaliste. Ainsi pendant la période décisive de 1917 à 1920, sous la conduite décidée de chefs comme Lénine, Trotsky, Rakovsky, Zinoviev, Kamenev, Sverdlov, Smirnov, etc..., les masses menèrent la lutte jusqu'au bout.
Le parti bolchevik ne prit pas le pouvoir en faisant des promesses comme le font les partis qui ne servent en réalité que la bourgeoisie : il mobilisa les masses en leur indiquant clairement les buts qu'elles devaient atteindre elles-mêmes.
Les bolcheviks ne "promirent" pas la terre aux paysans, ils furent à leur tête pour la prendre.
Ils dirigèrent la nationalisation des usines dont les ouvriers devinrent les dirigeants administratifs.
Le gouvernement bolchevik fit la paix, pour que les ouvriers et les paysans russes ne se battent pas pour l'Entente impérialiste.
Il mit fin à la diplomatie secrète en publiant les traités "secrets" (secrets pour le peuple).
Le pouvoir prolétarien né en pleine guerre impérialiste et cerné de toutes parts par des ennemis capitalistes, eut comme première tâche à résoudre la création d'une armée rouge instrument non plus de la bourgeoisie mais des classes jusque là opprimées. En 1918 Trotsky jeta les bases de la nouvelle armée. Cette armée vainquit la contre-révolution blanche et les quatorze puissances impérialistes (France, Angleterre, Allemagne, Japon, Etats-Unis, etc...) non seulement parce que, comme celle de Valmy, elle défendait la terre du paysan, mais aussi et surtout parce que les ouvriers et les paysans des pays capitalistes qui luttaient contre l'Armée Rouge voyaient dans les soldats soviétiques l'avant-garde des opprimés de tous les pays. C'est la révolte des marins de la Mer Noire qui fit échec à l'intervention antisoviétique de Clémenceau.
Le serment de l'Armée Rouge rédigé par Trotsky disait :
"Fils du peuple travailleur... je m'engage d'orienter toutes mes pensées et toutes mes actions vers la grande fin de l'émancipation des travailleurs et de ne ménager ni mes forces ni ma vie pour la République des Soviets, le socialisme et la fraternité des peuples".
Dans la lutte gigantesque engagée il y a plus d'un an à l'Est contre l'Etat prolétarien par le capitalisme pourrissant essayant de se survivre, la lutte menée n'est pas seule à décider du sort du prolétariat soviétique et mondial. Comparées aux forces de l'impérialisme, les forces de l'Armée Rouge sont inférieures parce que l'impérialisme domine encore les 5/6 du monde. La résistance de l'Armée Rouge doit permettre aux forces révolutionnaires du monde entier d'entrer dans la lutte. La stratégie communiste a pour tâche de coordonner la lutte de l'Armée Rouge avec le développement de la lutte de classe dans les pays capitalistes. Pour cela il faut revenir à la conception internationaliste du socialisme sur les 6/6 du globe, sous peine de le voir périr sur la sixième partie aussi.
Mais les dirigeants soviétiques actuels, ayant rompu avec la politique internationaliste de Lénine pour se ménager "l'alliance" de l'impérialisme anglo-américain, se sont efforcés de cacher dès le début du conflit l'enjeu de la lutte actuelle, en proclamant la lutte de l'Armée Rouge une lutte nationale, une guerre contre le fascisme.
Lutte "nationale" ? Les conquêtes d'Octobre sont le bien de tous les travailleurs.
Lutte "contre le fascisme" ? L'Allemagne impérialiste et l'URSS s'opposent avant tout en tant que systèmes économiques irréconciliables, économie capitaliste d'une part, économie planifiée de l'autre.
"Contre le fascisme" signifie que les dirigeants bureaucratiques soviétiques sacrifient à "l'amitié" anglaise la lutte des centaines de millions d'esclaves coloniaux exploités par les puissances impérialistes "démocratiques", notamment le peuple hindou. L'Union Soviétique ne peut trouver son salut qu'en faisant de sa lutte LA LUTTE DES PEUPLES COLONIAUX ET OPPRIMES DU MONDE ENTIER CONTRE L'IMPERIALISME.
La politique d'alliance avec les impérialismes suivie par Staline depuis mai 1935 a conduit le prolétariat soviétique et mondial à une impasse. Le prolétariat mondial doit rompre avec cette politique de suicide et renouer avec la grande tradition révolutionnaire.
Il faut aider l'URSS par une politique indépendante de classe. Il faut empêcher la machine de guerre de l'impérialisme allemand de fonctionner contre l'URSS en renversant le capitalisme européen. Seule la lutte commune des ouvriers français, allemands, italiens, etc... pour les Etats-Unis Socialistes d'Europe peut sauver la Révolution d'Octobre. Que les ouvriers qui mettent leurs espoirs dans un "deuxième front" allié pour aider l'URSS, se rappellent seulement que la tentative actuelle allemande a été précédée par la tentative antisoviétique anglo-française en Finlande en 1939.
Le Groupe Communiste (Quatrième Internationale) appelle les travailleurs français à une aide accrue et systématique de l'Union Soviétique.
Il faut saboter la production PAR LA GREVE PERLEE.
Il faut organiser la défense des droits ouvriers PAR LES COMITES D'USINE.
Il faut saboter au maximum la "relève" impérialiste. Pas un volontaire pour prolonger la guerre ! Que ceux des ouvriers qui ne peuvent se cacher ne partent que pris au collet à leur domicile.
Unis ainsi fraternellement dans la lutte anti-impérialiste, les ouvriers d'Europe posent les premiers fondements de la SOCIETE SOCIALISTE de demain !
VIVE L'ARMEE ROUGE !
VIVE L'UNION SOVIETIQUE !
VIVENT LES ETATS-UNIS SOCIALISTES D'EUROPE !
VIVE LA QUATRIEME INTERNATIONALE !
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