1926 - 2005
Lycéen à Privas à la fin de la guerre, P. Broué débute sa vie militante en rejoignant le maquis puis le P.C.F. Mais très vite, une fois "monté" à Paris, il rompt avec ce parti, ne pouvant accepter son orientation chauvine vis-à-vis des militaires allemands. Dès la fin de la guerre, Broué va donc lier son existence à celle du mouvement trotskyste en rejoignant la section française de la IV° Internationale, le Parti Communiste internationaliste. En 1951-53, il fait partie de ceux qui suivent la majorité du P.C.I. dans son refus de l'orientation impulsée par M. Pablo, P. Frank et E. Mandel. Dans les années 1960, enseignant d'Histoire, Broué commence à publier, tout en poursuivant son activité militante, : La révolution et la guerre d'Espagne, Le parti Bolchévique, Révolution en Allemagne.... Il va devenir au fil des ans l'un des principaux historiens du mouvement ouvrier, communiste et trotskyste. A partir de 1968, Broué est aussi un drigeant de premier plan de l'Organisation Communiste Internationaliste de P. Lambert et S. Just. Militant à Grenoble, il y gagne des jeunes par dizaines au trotskysme. Néanmoins, ses heurts fréquents avec la direction de l'O.C.I. aboutissent à sa relative mise à l'écart de la direction de l'Organisation. Il se recentre alors sur ses travaux historiques. L'ouverture au public des archives de L. Trotsky lui permet de construire une oeuvre monumentale culminant avec la biographie de Trotsky lui-même. Vers le milieu des années 1980, Broué se heurte définitivement avec P. Lambert, au nom de la "fidélité au Front Unique" (titre de la tendance à laquelle il participa alors). Il est exclu de fait en 1989. Dès lors son activité politique est plus réduite, mais il continue à beaucoup publier, notamment une importante "Histoire de l'Internationale communiste". Avec Broué, c'est un immense historien du mouvement ouvrier qui disparaît. Les archives marxistes tiennent à rendre hommage à un camarade
qui leur fournit son assistance chaque fois qu'il fut sollicité. |